jeudi 6 novembre 2008

YES WE CAN - and We will...



Le 4 Novembre restera à jamais gravé dans ma mémoire. C'est banal de dire ça mais je dois vous avouer que ce soir là j'ai vécu en live le rêve américain. Le rêve américain est difficile à cerner, ou à définir - il n'est pas le même rêve pour tous les Américains - mais quand tu le vois, tu sais que tu es en face d'un sentiment si puissant qu'il arrive à réunir plus de la moitié des Etats-Unis.
Ce soir là, pour parler trivialement, nous avions un plan. Se retrouver dans le downtown et faire deux fêtes: l'avant - Obama, et l'après - Obama. Finalement on a fait les deux en un, dans un des hôtels les plus chics du centre: le St Francis Hotel. Au deuxième étage, dans le "ballroom", le QG de la democratic Party. Haha! Ironie de l'Amérique.
Nous sommes arrivés tôt, et avons trouvé une place de choix, assis par terre devant l'écran géant. A partir de là, tout s'enchaîne: vin blanc, bières, quelques "Obama!" timides, le bla bla des présentateurs, et puis... Nicolas et moi descendons fumer une cigarette. Pendant ce temps, qui a été élu? Obama. Waaaaaa. Remonter en vitesse, entrer dans la foule, retrouver ses amis, sauter, crier, écraser les chips étalés dans la moquette de l'hôtel bourgeois. On arrive à destination, les gens sont devenus fous. Certains pleurent, d'autres rient, bref, l'hystérie générale.
Allez, je l'avoue. J'ai eu la larme à l'oeil pendant le discours d'Obama. Entourée par des centaines d'obamistes, et de rêves américains, on perd vite notion de la réalité.
Dans la rue, la liesse générale, les voitures qui klaxonnent, les piétons qui dansent devant les voitures de police venus nous faire reculer. L'ordre revient, on quitte les lieux. C'est fini. Paraît que dans les quartiers plus populaires, le Mission (quartier mexicain) c'était encore la fête...

Après, on a été boire à sa santé, à la santé de tous les américains. D'un nouveau lever du soleil.
J'ai trop bu. en pleine nuit j'ai perdu ma jambe. Drôle de sensation. Je me lève, me traîne au bout du lit, en panique, comme un soldat touché "J'ai plus de jambe! Ahhhh! Ahhhh!". Trop bu, trop fumé. Trop d'émotions.

Mais maintenant va falloir qu'il bosse notre président (oui! NOTRE), qu'il réveille l'Amérique, qu'il... Bref, après me dis, c'est un politicien après tout. Mais j'ai envie d'y croire.
J'ai pu toucher du doigt le rêve, l'espoir d'une nation qui ne connaît pas le cynisme.
Publish Post

Moquez vous de mon optimisme, mais laissez moi profiter. Je suis peut être encore sous le coup du bain de foule tout simplement.

Pour ce qui est des photos, j'ai oublié mon appareil photo. Ouais, j'étais pas fière.
Ces photos sont celles de Mireille, copine prof!

jeudi 23 octobre 2008

The American Dream?

C'est ça l'Amérique pour vous, tenez, cadeau. Comme quoi les clichés, parfois, se vérifient.

Ceci est un mail que j'ai reçu de l'équipe "couchsurfing" (vous connaissez le site? Il regroupe des milliers de personnes autour du monde - si tu t'y inscris tu loges des inconnus - mais c'est pas grave - contre ton logement hypothétique futur chez d'autres personnes à l'étranger - bref, jetez-y un coup d'oeil).

**IMPORTANT UPDATE**

We are combining the "Kinda" 3rd Sunday Potluck and the
SF Day of Decadent Dessert Indulgence together for this
special one-time event - which will serve as a
fundraiser for Caitanya.

As many of you know, (...)
Caitanya Min, has recently been involved in a nasty
bike accident. She is now in the SF General Hospital
ER with some broken ribs, possibly a punctured lung, a
broken collarbone and multiple contusions /roadrash.
Unfortunately, she does not have medical insurance to
cover her hospital bill.

This Sunday we will be joining forces to raise money
for Caitanya's hospital fund. We will be keeping a
collection jar for your donations. Every little bit
helps. Whether you can contribute $2 or $100 - it's
the thought that counts.

So come out and show your support for Caitanya - and
enjoy a fun day of dessert eating, outdoor activities
and film watching in the company of some great CSers.
:)

En gros, Caitanya n'a pas d'assurance maladie et une fête est organisée pour récolter des fonds parce que cette pauvre fille s'est pris un énorme gadin en vélo. L'autre jour, on a acheté des brownies à une jeune femme dans Dolores Park parce qu'elle ne pouvait pas payer le médecin pour des problèmes de dos.
Heureusement que Nicolas, mon cher et tendre, travaille comme ingénieur, et qu'il gagne assez d'argent pour qu'on puisse se nourrir ET se faire réparer.
Il revient de chez le dentiste justement: $600 de sa poche. C'est pas grave, c'est pas cher! Evidemment j'exagère un peu, je complote, je me plais à torturer le rêve américain, à tirer les fils du pull bien tricoté. Je suis mauvaise et opportuniste!!! OUI! car j'ai reçu mon PERMIS DE TRAVAIL il y a une semaine, alors je ne peux plus rien dire de cruel.

mardi 26 août 2008

Tout est permis!

Aujourd'hui je suis allé passer mon permis de conduire - le code. J'ai appris quelques règles de conduite intéressantes, que je n'oublierai pas de respecter dorénavant...
C'est facile de passer le permis ici, il suffit de lire un peu (j'ai lu les 60 pages d'instructions sur 4 jours parce que je suis un peu lente, mais ça se fait plus rapidement), de se présenter au DMV (Department of Motor Vehicles) le plus proche, d'attendre... et de faire un QCM de 36 questions. Nombre d'erreurs à ne pas dépasser? 6. Bon, il va sans dire que j'ai réussi mon code. C'est grâce à Schwarzzie, j'ai été touchée par son message au début du manuel, et il a l'air si confiant et sage.
Si si! Regardez cet air défiant. Oui, je serai une bonne conductrice... je peux toucher un muscle?






Règle n°1: Apparemment ici, on ne klaxonne que pour prévenir d'un danger. L'année dernière j'avais failli m'énerver après une femme qui m'avait klaxonnée dessus. C'était pour me prévenir que je reculais dans une voiture. Et moi qui lui avait fait des yeux de fauve en sortant de la voiture... M'enfin ils abusent de temps en temps du klaxon, ils ne sont pas des anges non plus ;)
Règle n°2: Taux d'alcoolémie acceptée: 0.08%

Je poste cet article qui date du 26 août, parce qu'il n'est jamais arrivé jusqu'à mon blog apparemment.
Depuis, j'ai passé mon permis de conduire - 2 fois! Je suis morte de trouille. Je n'ai plus droit qu'à un essai avant de devoir repasser mon code et de reprendre le volant pour trois nouveaux essais. Mais ne soyons pas pessimiste.
Ceci dit, c'est ridicule, tu te dis qu'avec des rues aussi droites et grandes c'est pas possible de rater son permis. Et si! En France je l'ai eu du premier coup en calant trois fois. Ici, je ne me mets pas dans la zone vélo pour tourner à droite, et je me fait engueuler.
Bon... je ne conduis plus trop aussi...


lundi 18 août 2008

Road trip Grand Canyon


Je suis repartie pour un tour! Revenue à San Francisco, maintenant mariée, je peux rester un an sans me faire emmerder par l'immigration - et même , roulement de tambour... , peut être, travailler, si on accepte ma demande. J'avoue que je me sens très très loin des tracas de la prof que j'étais - c'est à se demander si j'ai jamais fait ce boulot.
Ça n'aide pas d'avoir fait un road trip de fou au Grand Canyon, avec Audrey, qui m'a accompagnée ici pour un peu plus de deux semaines.
Pour voir TOUTES les photos, cliquez sur le lien à droite de cette page ("toutes mes photos").

Je vais essayer de vous donner un aperçu de ce road trip...

Nous avons pris la voiture pour aller de San Francisco à Las Vegas (pari de fou, tenu!), et avons dormi là bas. Le lendemain nous avons parcouru le "strip" (rue principale qui descend Las Vegas - là où il y a tous les hotels, la tour eiffel, etc), et avons perdu. Un peu. D'argent. Mais avant de perdre nous avons été faire un tour du côté de Red Rock Canyon. On a mis la musique à fond et on a dansé sur le côté de la route. Plus loin nous avons rencontré deux québecoises charmantes avec qui nous avons dîné. Elles nous on fait comprendre qu'elles étaient plus "roots" que nous, mais tout en finesse (nous on fait du camping! et on mange dans des boites de conserve! ah ouais et puis la clim, ça sert à rien, à 4h du matin on étaient dans le désert, faisait pas chaud). J'aime bien me moquer ;) mais en fait elles étaient adorables.
Le lendemain nous sommes restées dans un des motels les plus accueillants de Williams, une des dernières petites villes sur la route 66. Ehhhhh oui! La route 66, nous en avons fait quelques parties (démantelée en 1985, elle reste un monument de l'histoire des exodes et des voyages aux etats Unis).
Maintenant, le Grand Canyon

(moment de silence...)







Voir le Grand Canyon de ses propres yeux, c'est inoubliable. On n'en sort pas indemne les enfants.
Même si les touristes sont là pour vous rappeler que vous n'êtes pas seul devant ce tableau, que vous avez payé $25 (pour les routes ou pour la sauvegarde du la beauté naturelle du canyon?) pour y entrer, et que vous n'êtes qu'un petit touriste de merde qui rentrera avec une photo similaire (à un arbre ou un caillou près) que la vôtre, ça vous remet à votre place dans l'univers.
Nous avons suivi un sentier (South Kaibab - prononcer "Sauce Kebab", ça enlève toute la beauté du lieu mais ça fait pisser de rire quand on est crevé et à bout - voilà). Au bout de 10 minutes sur le sentier nous avons rencontré deux personnes déshydratées et au seuil de l'épuisement. Nous avons décidé que nous avions de quoi boire, mais avec une bouteille en moins (une femme à qui nous avions gentiment proposé de boire semblait avoir copieusement bavé dans l'une) nous n'avons pas marché plus de 20 minutes. Une fois revenues au point de départ, pimpantes et gaies, nous avons un peu regretté d'avoir croisé ces personnes qui n'avaient VISIBLEMENT pas pris leurs PRECAUTIONS! D'autant plus qu'on voit des panneaux partout avec ce qu'il faut emporter (l'image de trois sandwiches et de deux bouteilles d'eau est assez claire dans son message...).
Et un conseil! Si vous y allez un jour. Restez jusqu'au bout du coucher du soleil! Audrey et moi sommes restées près de deux heures à regarder le soleil progressivement faire rougir le canyon - absolument magnifique! Puis, quand les bus de touristes sont arrivés, la nuit tombée, nous avons ricané: "Héhé! Ils arrivent troooop tard! les idiots!", seulement pour nous rendre compte une fois dans le bus que le ciel devenait orange, rose ET violet. Mince...
(photo pris du bus...)




Le lendemain on a été à Sedona, voir un autre canyon, plus au Sud de Williams. Après quelques kilomètres en voiture, on s'est arrêtées pour admirer un bel arc en ciel. Et nous avons ensuite pris un sentier et escaladé de la pierre rouge - avec bravoure (voir photos du plongeon de la mort qu'on aurait pu faire! - ça fait plus peur en vrai).


Au retour, nous ne sommes pas repassées par Las Vegas, ça aurait été comme visiter une usine désaffectée après le Taj Mahal. Crevées, à bout de force, les deux mains crispées sur le volant, nous avons réussi à atteindre notre dernier but: la Mojave (mo - ha -vie) National Park, un désert où on trouve, entre autres, une forêt d'arbres pour le moins étranges: les Joshua trees. La route fut longue et nous avons mangé dans le coffre de la voiture (bon, pas exactement, mais la cuisine y était disons).

Nous avons donc dévalé cette route violette avec un coucher du soleil à faire perler les larmes. Il nous a donné des forces pour tenir jusqu'au bout du désert (nous avons fait le pari que nous aurions assez d'essence - héhé).











Pour résumer, nous avons vu beaucoup d'animaux sur la route, vivants! (grâce à nos réflexes de fauves). On a mangé beaucoup de bananes, et on a même pu gaiment chevaucher une moto (à l'arrêt) d'un motard (évidemment) non moins content de nous prendre en photo dessus ;).
On a fait la route 66, n'imaginez pas une route déserte, c'est assez touristique par endroits, pour notre plus grand plaisir! Jugez plutôt:


On a rit comme deux grosses saguines sur la route, la voiture est vite devenue une décharge, . Il y a eu des hauts et des bas, des crises de nerf, et du surmenage, c'est sûr. Mais, je crois pouvoir dire que cette semaine là a duré trois mois, et que c'est le meilleur road trip que j'aie fait jusqu'ici.
Merci Audrey! Tu es magnifique, drôle, heureuse et géniale! Sais - tu que Lady Jane t'a trouvée très mimi???

J'ai enfin rencontré des voisins de mon immeuble! Ils sont Gay, et fiers de l'être. Je sors donc dans le quartier gay - Castro - Ils sont super, parlent baucoup de sex, mais sont toujorus prêts à aider, partager, inviter, rire. C'est énorme. Quoique, la semaine dernière, je crois pouvoir dire que j'ai fait une overdose d'homo attitude ce qui fait que je voyais tous les hommes avec des penchants gay.

Enfin, me revoilà à San Francisco, pour le meilleur et pour le pire.
Essayons de garder contact!!!

samedi 12 avril 2008

Sutro baths


Il y a bien longtemps... Sutro baths c'était un énorme bâtiment qui abritait 7 piscines, dont la plupart étaient alimentés directement pas l'eau de mer. Construit en 1895-96 par Adolph Sutro (ancien maire de San Francisco), c'est devenu un lieu très visité. L'entrée était à 25 cents (c'était peut être beaucoup à l'époque...).
Les piscines avaient été construites sur la côte Est au Nord de San francisco. Cette fois ci je vous mets une carte google. Le deuxième point bleu dans le centre c'est là où est situé notre appart.


View Larger Map

Malheureusement, vous allez être déçus, il ne reste plus que ces quelques ruines... Le bâtiment a malheureusement brûlé en 1966.

(les photos ne téléchargent pas pour l'instant...)



En 1966, une patinoire et le musée Sutro sont restés ouverts, mais aujourd'hui, il n'y a vraiment plus rien. Enfin si, le café "Cliff hills", qui, avec les tremblements de terre et les rénovations a dû changer de tête au moins 5 à 6 fois. Aujourd'hui c'est un attrape touristes, où, évidemment, nous avons été prendre une bière. Il y a une belle vue sur l'océan.

Allez voir ici (cliquer sur le mot "ici", pour les moins doués). C'est un site où on peut trouver plusieurs images - c'est vraiment très surprenant, il y a même une vidéo qui a été faite en 1897 par Thomas Edison!!!
Je n'ose même pas imaginer le nombre d'accidents qu'il a dû y avoir dans ces piscines!
Des toboggans, des arceaux, et surtout un très petite profondeur d'eau...

lundi 24 mars 2008

Petite correction



Je viens de revenir des courses, et j'ai acheté un journal (the street sheet - le journal de la rue) à un SDF. Et le premier paragraphe contredit ce que je disais. C'est un SDF, black - c'est précisé - qui raconte comment les policiers un jour sont rentrés chez lui alors qu'il dormait, lui ont pointé une arme sur le visage et l'ont accusé à tort d'un cambriolage. Il ne ressemblait en rien au coupable... Il accuse donc les policiers de San Francisco de s'en prendre constamment aux SDF, et de ne faire qu'un travail de forme...

Happy easter!

San Franciscooooooo !
On a déménagé enfin! Ça fait peut être 3 semaines que nous habitons Dolores street. On s'est trouvé un appart dans le quartier qu'on préférait, on a découvert que c'était le quartier des lesbiennes - elles se baladent main dans la main, sûres d'elles et épanouies. Je crois d'ailleurs qu'il n'y a que les homosexuels pour se tenir la main ici.
Au bout de notre rue, si on monte à droite on va vers castro, le quartier gay. Si on descend vers la gauche, on va vers la rue Guerrero, puis Valencia, puis Mission (la rue mexicaine). Sur Valencia, Guerrero, et les rues annexes il y a du sushi, du curry, du chicken tikka masala, des burgers à en mourir, un magasin indien (il vend de le glace et du kohl, des énormes sachets d'épices, et des figurines à qutre bras, enfin vous connaissez), quelques magasins qui vendent du n'importe quoi, et de petites librairies. Il y a des cafés de fou, des restaurants coréens, japonais, mexicains, ... Le samedi tout le monde est de sorti, c'est le meilleur jour de la semaine. Mais tous les jours il y a quelque chose de nouveau à découvrir.
Il y a deux jours il y avait une manifestation anti-guerre, et derrière les 500 manifestants, il y avait 5 voitures de police, deux voitures de policiers en civil, environ 5 motos, un bus blindé, 2 camions de pompier, et 2 bus de ville réquisitionnés pour... quoi? On ne sait pas.
Mais ce qui est frappant ici, c'est que les policiers ne semblent pas jouer leur rôle de renforcement de la loi de la même manière qu'en France. Je ne sais pas comment l'expliquer. Peut être que je me trompe, mais je trouve qu'ici c'est plus évident que leur rôle n'est pas seulement de donner des PV mais aussi de secourir les gens, les aider. Il y a quelque temps on a vu deux policiers aider des mecs (qui, entre nous, ressemblaient à de gros gangsters mexicains, mais ils font tous peur) remplir leur réservoir vide au bord de l'autoroute.
Ils n'ont pas la même démarche de "caïds du côté de la loi" que j'ai remarquée en France. Loin de moi l'idée qu'ici les policiers sont les anges de la loi, mais l'attitude est différente dans le cas par cas.

Dans le quartier "Mission" (mexicain), il y a pas mal de gangs, de règlements de compte, et par conséquent des meurtres assez fréquents et des viols ici et là. On a vu un mec se faire arrêter en pleine rue par trois voitures de police, la gueule baignée de sang. On n'avait rien vu, pourtant c'était juste à côté de nous. Et bam! Trois voitures de police arrivent, quelques pliciers courent vers un mec, le menottent, et c'est fini.
Détail peut être inintéressant, j'ai ramassé des cartouches vides sur un trottoir un jour. Bien sûr que je crois qu'il y a eu des tirs en pleine rue! Toute la journée et toute la nuit il y a des sirènes qui hurlent.
Mais par contre, on ne voit pas la violence. Par exemple, personne ne se dispute en pleine rue comme en France (pensez aux scènes de couples qui s'engueulent avec gestes à l'appui, bouches crispées, yeux écarquillés - en pleine rue). Ici, si ça arrivait, je crois que quelqu'un appellerait la police. Quand il y a violence verbale ou physique, en public, c'est pris au sérieux. C'est comme si ici il y avait deux mondes: celui de la violence, et celui de la paix et de la politesse - même fausse. Ces deux mondes semblent incompatibles. En France, c'est plutôt le contraire. Un couple qui ne s'engueule jamais c'est considéré comme anormal, et suspect! Cette différence se retrouve dans beaucoup de domaines, dans la manière dont les enfants sont élevés, ou dans les rapports de voisinage par exemple.

Un des avantages pour les femmes ici: en France je sentais souvent les regards lourds d'hommes vicieux sur moi. Ici, il n'en est rien (sauf exception), quelle liberté!

Ce soir je m'arrête ici.. ça fait trois semaines que je veux poster ce blog...

dimanche 17 février 2008

Point Reyes

Avec le beau temps (entre 15° et 20°) on sort le plus possible. Samedi, on a fait le zoo de San Francisco, pour apprendre aujourd'hui qu'un tigre s'était échappé il y a un mois et avait attaqué et tué un homme, blessé deux autres. Moi qui répétait inlassablement: "Quand même, je suis déçue, il n'y a pas beaucoup de tigres, et de lions...". N'empêche que si j'avais su, j'aurais eu une petite appréhension en approchant leurs cages. Pourtant derrière les barreaux, on n'a pas l'impression que ces bêtes sont plus que des gros chats...

Dimanche on a été se balader du côté de Point Reyes. En partant de Menlo Park (Silicon Valley au Sud), on doit passer par San Francisco, traverser la Golden Gate Bridge, et une fois de l'autre côté de la baie, continuer vers le Nord. Point reyes est une pointe rocheuse qui disparaît dans l'océan Pacifique, sur la côte ouest. Elle "disparaît" parce qu'elle est souvent engloutie dans une brume épaisse. D'ailleurs c'est pour cette raison qu'il y a un phare au bout de cette pointe.

Pendant 300 ans les bateaux se sont brisés sur ces rochers, et les marins se noyaient sans qu'aucune aide puisse leur être apportée. Un des premiers navires connus qui échoua près de cette côte fut le Manila Galleon San Agustin en 1595, un navire espagnol venu du Mexique. Le capitaine avait été envoyé pour confirmer la découverte des terres Californiennes du Nord par Sir Francis Drake en 1579. A l'époque, la guerre entre les espagnols et les anglais pour la possession des terres en Amérique était encore ouverte.

Ce n'est que vers la fin du 19ème siècle qu'un phare a été érigé sur cette pointe, et qu'une association d'aide aux victimes a été mise en place.
Depuis, plus personne n'habite le phare, mais il y a encore le bureau et les sirènes. Dans la petite maison que vous voyez, il y avait ces sirènes qui étaient nourries au charbon par ceux qui occupaient le phare. Il paraît que c'était un travail épuisant, et qu'une fois elles ont fonctionné pendant 176 heures. Etourdissant.


Comme c'était un long week end (lundi c'était President's Day), il y avait un monde fou. On a dû prendre un bus pour aller jusqu'à la pointe.
On y a aperçu des éléphants de mer sur cette côte, et des élans, sur la route et sur la pointe, mais POINT de baleines !!! (c'était un peu le but de notre excursion). Dommage...

lundi 11 février 2008

Black, et génial

Tant pis, le festival du cinéma à San Francisco, ça ne s'est pas fait samedi. Mon dossier d'extension de visa était notre priorité. J'ai tout envoyé hier. Je devrais pouvoir rester ici quelques mois de plus en attendant qu'ils décident si je peux rester dans le pays ou pas.


Hier, dimanche, Nicolas et moi étions invités par une de mes élèves, Cristene, à aller voir une pièce de théâtre : "Sonny's Blues" (cliquer sur ce lien), une nouvelle de James Baldwin, un auteur noir des années 50-60.
L'histoire se passe à Harlem. Deux frères noirs, dont l'un (Sonny) est accro à l'héroïne, et l'autre, professeur de maths, qui a une vie de famille bien rangée, ne se comprennent pas. Le grand frère déplore la vie de Sonny, qui veut devenir un pianiste de jazz.
C'est un résumé bien pauvre d'une pièce riche et colorée. Les acteurs étaient excellents.
À part la pièce, le public de ce jour-là était essentiellement noir. Le présentateur était incroyable. Quand il riait après une de ses blagues, il se frappait la jambe, éclatait de rire et continuait de sourire jusqu'aux deux coins du plateau jusqu'à ce qu'on rie. Et ça marchait. Apparemment, avant le début de la pièce, il est allé vers Nicolas et lui a demandé "What's that smile you got on your face?" (C'est quoi ce sourire ?) et d'éclater de rire, et de continuer en expliquant qu'il avait fait la fête sur la tombe de Jim Morrisson au cimetière du Père Lachaise étant plus jeune. Enfin, moi j'étais partie aux toilettes, c'est tout ce que je sais. Mais c'était LE Bill Cosby de ce soir-là. Ce que je trouve génial, c'est que quand les blacks d'ici se réunissent, ils sont comme dans les clichés. Ce que j'ai préféré, c'est la femme derrière nous dans le public, qui faisait "Hmm, hmmm" (tout est dans l'intonation), pour approuver les paroles sages des acteurs. D'un coup il n'y avait plus de distance entre la réalité et la fiction.
Il y a une semaine environ, on a été dans un "lounge" pour fêter l'anniversaire d'une copine. Environ une heure après notre arrivée, un groupe de blacks est arrivé. Ça a été un festival de bling bling, de dents blanches, de femmes aux hanches larges comme des paquebots, de mini jupes, et de bon rap. Nicolas (oui, encore lui !) leur a parlé quand ils sont tous sortis, et a appris qu'ils avaient loué un car pour faire toutes les boites de San francisco !!! Ils venaient de la ville voisine : Oakland, la ville bannie, la ville où on raconte qu'on peut se faire abattre en pleine rue si on se balade du mauvais côté du trottoir... Tout ça est exagéré (on aime bien propager la peur ici), parce qu'on a plusieurs amis d'amis qui habitent là-bas et ne se portent pas plus mal.

Tout ça pour dire, qu'à chaque fois que je les ai vu se marrer comme des baleines, et se trémousser sur la piste, je me suis trouvée bien pâle.

Juste pour finir (je sais c'est encore trooooop long !), ce qui est vraiment différent ici, c'est qu'on n'applaudit qu'une fois et on se met debout. Contrairement à ce qu'on fait en France, vous me l'accorderez. Donc, pas de rappels - sauf aux concerts nous a dit Cristene.

samedi 9 février 2008

Carrie Fisher

De retour!
J'ai beaucoup de choses à vous raconter, mais je dois avouer que j'ai été plutôt pessimiste ces derniers temps. En revenant aux États-Unis mi-janvier (j'étais au Canada - un séjour glacé et plein de rebondissements), on ne m'a accordé qu'un mois et une semaine dans le pays. Depuis, je suis un peu morose.
Mais récemment Nicolas et moi avons appris que je pouvais demander une extension de mon visa. C'est compliqué, mais ça veut dire que si j'envoie AVANT mon départ une demande d'extension, alors je peux rester dans le pays. Tout ça est un peu risqué. Je ne suis pas sûre de rester dans le pays, c'est à leur bon vouloir, mais en attendant leur réponse, je suis OBLIGÉE de rester dans le pays. Ça veut dire que je gagne au moins deux mois ici en attendant leur réponse ! L'administration est de moins en moins efficace avec l'arrivée de plus en plus massive d'immigrants. Alors je profite.

Hier (parce que je ne vais pas remonter plus loin) nous avons été au théâtre (avec Laure et Ben, nos amis français de la baie est). Quelle première ! Eh oui, je n'y avais pas posé les pieds depuis... mon dernier spectacle ?
Je voulais, à l'époque où nous avons fait les réservations, profiter de mes dernières semaines (ici) alors la pièce de théâtre faisait partie de ma liste de choses à faire (petit clin d'oeil à Laure).
Nous avons été voir Carrie Fisher (Princesse Leia dans Star Wars) dans une one-woman show/pièce. Elle nous a raconté sa vie - une eau sombre et turbulente, et semée d'événements imprédictibles - tout ceci avec une emphase et un humour d'un pessismisme déstabilisant. La mise en scène était simple : un canapé, une table basse dans un coin, une table de bar dans un autre. Et en fond de scène des images de personnages de sa vie projetées au fur et à mesure.
On aurait pu être au théâtre en France, s'il n'y avait eu quelques détails comme le prompteur (comme pour les journalistes télé !) et la pub pour le "Coca zéro". Moi j'ai été un peu niaise sur ce coup là. Je vous explique :
D'une, elle a bu du coca pendant toute la pièce, de deux, une assistante lui a apporté un plateau en plein milieu de la pièce et elle a fait goûter... à une personne volontaire (mon oeil !) dans le public le fameux "coca zéro" qu'elle a déclaré "a-do-rer". La personne volntaire (c'est ça oui !) a clamé haut et fort : "Oui ! C'est vrai ! Ça a très bon goût !". Et moi, connement, de dire à Nicolas, qui déteste l' aspartame, "Tu devrais essayer, ça a l'air bon !". À m'écouter avec du recul, j'étais devenu un personnage dans la publicité.
Ceci dit, moi j'ai été enchantée et soufflée par la prestation de cette dame, qui a maintenant 51 ans, et qui a vécu une vie que personne ne jalouserait. Pourtant, elle a eu comme belle-mère Elizabeth Taylor (son père s'est remarié au moins 5 fois), a rencontré Bob Dylan, est resté 8 ans avec Paul Simon (le chanteur, celui que je pensais être l'amant de Garfunkel), était bi-polaire et considérée comme une alcoolique (bon, là c'est moins drôle). Loin d'être un exercice égocentrique, elle a donné l'impression de raconter la vie d'un personnage de fiction, pas la sienne, du moins, pas celle qu'elle avait rêvée pour elle-même.
Pour résumer je dirais que c'était comme rencontrer Carrie Fisher dans un bar et de l'écouter pendant 1h30 parler de sa vie. Une vie de souffrances, mais aussi d'anecdotes drôles, qui vous tiennent en haleine et ne lassent pas. Elle n'est pas le pilier de bar habituel.

Aujourd'hui c'est le festival de cinéma, alors je vous raconterai.