vendredi 23 novembre 2007

Se la raconter a du bon

Raconter une histoire. Voilà ce à quoi certains d'entre nous se dédient. Quelqu'en soit la raison, on ressent le besoin urgent de "se la raconter", de "raconter des histoires", de conter...
Toutes les dérives possibles du mot "histoire" me viennent à l'esprit. Finalement est-ce qu'on ne raconte pas plus qu'on ne vit ? Malraux a dit qu'un homme se définissait par ses actes. Je n'ai jamais été d'accord avec lui parce que je suis une pure "cérébrale", et pourtant je comprends. Finalement le but de nos pensées, de nos rêves, de nos envies de créer un monde meilleur pour nous et pour soi, n'est-ce pas d'agir ? C'est vrai. C'est bien beau de réfléchir et puis de raconter si on ne fait rien. Soit.
Dans une interview récente, le directeur du film "I'm not there" sur la vie de Bob Dylan a expliqué que Bob Dylan n'avait jamais donné la même version de son enfance. Elle est restée mystérieuse et fantastique jusqu'à ce que quelqu'un raconte la "vraie" histoire et que son enfance devienne misérablement terne. Lorsque j'écoute les bribes de conversations ici et là, tout le monde raconte une histoire. Qu'elle soit embellie, racontée sous un angle humoristique ou dramatique, cette histoire, elle a une vie, qu'elle soit courte ou longue, et nourrit nos vies et notre perception de la vie que nous vivons. En se la racontant, on se sent plus intéressant, plus fort, on a l'impression de contrôler sa vie.
Aux États-Unis, on en raconte des histoires. Et on embellit sacrément. On exagère la réalité, on la tord, on la manie, on la change. Dans les films et les livres, on est émerveillé par des vies "extra-ordinaires".

Mais face à ces récits, on se sent aussi en échec: quand on se pose devant la télé, quand on "ose" glander, parce que tout ce temps perdu est honteux. Il y a tant à faire, tant à construire, tant à raconter par la suite. On nous fait comprendre que pour raconter il faut vivre, il faut parcourir, il faut souffrir et avancer sans reculer. Ahhhrgh!
C'est la peste de notre temps : on ne se définit non plus par nos actions mais par nos histoires, toujours plus sanglantes, plus étranges, plus dérangeantes que jamais. Oui, Bob Dylan est un génie, il nous a menés en bateau, un bien joli bateau, mais ses histoires ne sont plus les nôtres, parce qu'à notre époque, pour raconter une histoire, il faut l'avoir vécue pour avoir le droit de la raconter.

Alors, faut -il vraiment avoir "vécu" pour avoir le droit de raconter? Je pense que c'est là qu'on nous trompe. Les histoires les plus loufoques, grandioses, ne sont pas toujours les plus vraies. Car les plus sinistres et les plus tristes sont plutôt cachées, enfouies. Elles sont "trop vraies". Bob Dylan racontait par exemple qu'il avait été élevé dans un cirque (que c'est romantique!), mais un enfant de dompteur ne raconterait-il pas une autre histoire s'il avait dû vivre 24 sur 24 dans un cirque, à ramasser les crottes d'éléphants ? Alors, ne peut-on pas dire qu'une histoire vaut parfois plus que la réalité, et qu'elle n'a pas besoin d'avoir été vécue pour être racontée?

On a fait Los Angeles, des parties de golf, une visite d'amis français dans un coin perdu de la Californie. Hier on a fêté Thanksgiving chez des amis récemment rencontrés. Je voudrais tout vous raconter, mais j'ai pas la force.
Ce soir j'ai décidé de ne pas vous raconter d'histoires.
Malgré toutes ces histoires à raconter, je me sens un peu seule. Même si je me sens bien ici, je commence à ressentir la nostalgie, non pas du pays, mais des amis et de la famille. Je ne suis pas déprimée, ni triste, juste un peu loin de ce qui était vrai pour moi. Je n'avais pas besoin de raconter d'histoires. Et des fois, c'était reposant.

Tou compte fait je me trouve bien bavarde.

mercredi 31 octobre 2007

Tremblement de terre


Mon premier tremblement de terre!
Hier, je donnais un cours de français dans un café de Palo Alto, et en plein milieu du cours, le sol s'est mis à trembler. On était tellement concentrées qu'au début, nos corps n'ont rien relevé (c'est comme être dans une voiture et de rouler sur de grosses pierres - non, ça ne vous dit rien ?). Puis, un couple à côté à parlé fort et en me retournant j'ai senti le tremblement devenir plus fort et les verres s'entrechoquer en bas (nous étions au deuxième étage). Au final, ça a duré 10 secondes, mais c'est plus long quand on le vit ! Je n'ai jamais vécu de tremblement de terre, et au risque de paraître illuminée, j'ai vraiment senti la terre gronder, vivre, s'exprimer, comme si elle voulait se faire entendre, pour une fois.


Mais ce n'est pas la première fois comme vous le savez sans doute. Car ici les mini tremblements de terre (hier c'était 6.5 à 10 km de chez nous) sont assez fréquents. Par exemple, aujourd'hui il y a eu un tremblement de terre au même endroit, mais tellement petit qu'il n'a pas été ressenti chez nous. Le tremblement de 1906 a créé le plus de dégâts et a fait couler le plus d'encre. En effet, il a touché San Francisco et il a été ressenti dans trois États. Des incendies ont éclaté (les nombreuses maisons en bois ont brûlé et propagé le feu), et la panique a grandi. On estime à 3000 le nombre de morts, et 85% de la population se retrouva sans toit. Beaucoup se réfugièrent à Oakland, de l'autre côté de la baie, une ville dans la ville aujourd'hui. Elle a une sale réputation (de gangs et de crimes de rue). Par contre, Los Angeles a accueilli beaucoup de commerces et s'est rapidement développée.
San Francisco s'est rétablie tout doucement car des architectes ont pu avancer leurs idées longtemps ignorées. Par contre, la population ayant perdu une bonne part de bon sens, a été remise sur le bon chemin par une main de fer. Celle du maire Schmitw qui, sans doute touché par tant de misère, a donné l'ordre d'abattre tous ceux qui étaient pris en flagrant délit de pillage, et aux compagnies de gaz et d'électricité d'interrompre leurs services pour un temps "indéfini". Pour cause ! Les fuites de gaz provoquaient de nombreux incendies. Il faut dire aussi que certains mettaient le feu à leur maison pour être mieux dédommagés.

dimanche 28 octobre 2007

Halloween, Stand-up comedians, et vol!


Une photo de Northbeach, de nuit.












Ici, comme vous le savez, Halloween est une fête qui se célèbre dignement. D'autant plus qu'ici, à San Francisco, on adoooore se déguiser ! Comme je vous l'avais déjà dit, tout est excuse pour se déguiser ! La course, les fêtes, les "after", etc...
Nous voilà donc prêts à nous déguiser pour la première fois. Je vous avait dit que je me déguiserai en lapin, eh bah j'ai pas eu le courage cette fois-ci. Et surtout, on n'avait pas prévu de se déguiser à l'avance, alors on a dû se rabattre sur un hangar qui vendait de tout, mais à basse qualité. Heureusement, on a trouvé des perruques, et on s'est débrouillés avec ce qu'on avait à la maison. Moi en diablesse, Nicolas en Louis XIV.

















On s'arrête chez Amy, une Néo-zélandaise qui doit travailler le lendemain (un samedi), et qui nous prend en photo.













Puis on se retrouve dans une boîte essentiellement peuplée de Japonais et de Coréens. Les filles sont hystériques, et la grande mode c'est de simuler, avec le sexe opposé, une levrette. De petites tapes sur les fesses s'imposent...
On a dansé comme des dingues, essayant timidement de les imiter, mais sans connaître l'origine de cette danse tribale, nous avons vite abandonné.

Samedi soir, on a été voir un "stand up comedian show", un spectacle qui réunit des comédiens qui racontent tout et n'importe quoi, mais qui réussissent à faire sens.
On ne s'attendait pas à se retrouver dans une école de comédiens ! Du coup, ça n'avait pas l'air sérieux. On pensait déjà s'acheter des bières pour que le rire vienne plus facilement. Finalement on n'a rien bu, mais on a ri pendant une heure et demie. Je n'avais pas ri aux éclats depuis longtemps - non, ma vie n'est pas triste ! C'est juste que j'ai tout vu, tout entendu, plus rien ne m'étonne (lol).
C'est difficile de raconter un show comme celui-ci, c'est comme imiter l'imitateur, raconter l'histoire du conteur.
En arrivant (7ème étage d'un immeuble en plein centre ville), on nous propose biscuits et brownies, puis on attend dans une salle de 20 mètres carré l'arrivée des comédiens. Nous sommes au fond de la "salle" (trois rangées), à ma gauche un groupe d'hystériques illuminés (on apprendra plus tard qu'ils viennent tous de l'école des Beaux Arts), tout à gauche, deux couples âgés, et à droite, un couple dont l'homme a le pouce plâtré. Si je vous donne tous ces détails c'est qu'ils sont importants et qu'ils ont nourri le spectacle d'anecdotes à raconter.
Le show commence, une femme arrive pour chauffer la salle. Elle est jolie, la quarantaine, un peu ronde. Elle se définit comme juive, grosse, complexée, et se plaint de ne plaire qu'aux jeunes hommes de 20 ans. Ça commence bien. Les Américains (et les Canadiens) raffolent du "self - criticism" (l'auto critique) - c'est une des raisons pour lesquelles je me sens bien ici.
Ensuite ce fut des allées et venues de bons et de moins bons comédiens. Mais ils haranguent le public de telle façon qu'on se sent immédiatement à l'aise. Mais c'est bien parce que nous, au fond, on nous a pas interpellés. Par contre, il y a un vieux, un homo, et un emplâtré qui s'en sont pris plein la tête !!! Enfin, c'était dans la bonne humeur générale. Je ne peux pas vous raconter les blagues, parce qu'elles étaient toutes trop salaces. Et en anglais...

La mauvaise nouvelle, c'est qu'en revenant à la voiture, la porte du côté conducteur n'était plus fermée à clef, et plusieurs détails nous ont amenés à croire que quelqu'un était entré dans la voiture. Bien évidemment, quelque chose d'important manquait : mon appareil photo - l'amour de ma vie. Depuis hier soir je suis en deuil, je ne pleure même pas, j'ignore les faits pour l'instant. Mais je le revois de temps en temps - une image floue dont les traits commencent déjà à disparaître...

Snif!
Mais j'ai bien rigolé quand même.



samedi 13 octobre 2007

Decompression !?!?!!!

Grand événement dimanche dernier : la "Decompression party" à San Francisco.

Pour que vous saisissiez l'importance de cet événement, au commencement il y a "Burning Man". C'est un grand rassemblement dans le désert du Nevada. C'est une célébration de la vie, de l'art, de l'authentique. C'est une rencontre qui existe depuis 1986, et qui attire de plus en plus de monde.
Je ne peux avoir que des impressions de ce que ça donne. Nicolas et moi sommes arrivés trop tard pour pouvoir y participer (c'est en août). Il faut tout de même prévoir une semaine de camping dans des conditions météorologiques extrêmes (très chaud le jour, mini tempêtes de sable, très froid la nuit). Il faut aussi un projet !!! On n'arrive pas les mains vides. Il y a un "art camp" où tout le monde installe ses "oeuvres" (voir mes images du manège à singes), propose ses "services" (diseurs/diseuses de bonne aventure, troc...), se déguise. C'est un énorme trip dans les deux sens du terme (je n'imagine même pas les drogues qui doivent circuler), et une compétition de goûts et de couleurs.
Bref, je ne sais même pas de quoi je parle ! Ce ne sont que des impressions que j'ai glanées ici et là. Pour plus d'infos sur le sujet, allez voir "Burning Man".

Enfin, tout ça pour vous mettre dans l'ambiance de dimanche dernier. Allez voir les images ! Elles parlent d'elles-même (comme d'habitude : cliquer sur le lien à droite appellé "TOUTES MES PHOTOS"). Allez voir aussi les photos de Ben.














J'étais un peu déphasée, je venais de finir un cours de français à Menlo Park, et je suis arrivée plus tard. Je n'étais pas déguisée, aucun de nous ne l'était d'ailleurs. Et franchement, c'est désagréable de se sentir différent. J'avais l'impression de ne pas être à ma place!










Ici on ne rigole pas sur les déguisements, tout événement un peu farfelu inclut un déguisement. Kate, une de mes élèves, m'a parlé d'un événement en mai qui "célèbre" le tremblement de terre de 1906. Il paraît qu'une course est organisée et que ceux qui le veulent peuvent courir nus (c'est considéré comme un déguisement). Il y a toujours une bonne portion de nudistes, mais aussi de spectateurs déguisés, une bière à la main qui suivent la course de près. Enfin si tous les nudistes sont comme ceux que j'ai vus à la fête de la "Décompression", il n'y a pas de quoi fouetter un chat... PAr contre, il y avait un nombre certain de femmes ... disons le "sans pudeur" (et c'est peu dire mes amis), et les ados... allez voir de vous même:




Je n'attends qu'une chose ! Me déguiser lors du prochain événement. Je vais me déguiser en lapin, avec des bottes et un chapeau de cowboy. Nicolas et moi nous préparons déjà pour "Burning Man" (on est des fous nous !). J'ai plein d'idées ! Par exemple, monter un stand où tout le monde participerait à l'élaboration d'une nouvelle religion (une bible de l'ère nouvelle), ou donner des conseils en échange d' offrandes !

lundi 1 octobre 2007

"Soirée événementielle française"

Décidément, les Français n'ont pas la côte ici. Parce que Nicolas et moi avons du mal à les supporter. C'est fini, nous ne sommes plus Français, sauf si on nous le demande. On pourrait peut-être se faire passer pour des Portugais ?

Nicolas ne voulait pas aller à la fête francophone, il voulait se balader à San Francisco, ou vers la côte, voire même rester à la maison. C'était sans compter ma connaissance très étendue des trois choses qui comptent le plus aux yeux de mon homme. Une fois les mots "pâté" et fromage" prononcés, il était déjà dans la voiture - à gueuler, alors que je cherchais frénétiquement mon portable, mes lunettes et mes clefs (les départs et moi...). Le lieu de rendez-vous était dans l'établissement où j'avais eu mon premier entretien : à la prestigieuse École Internationale de la Péninsule. Il y a un mois, on refusait de me sponsoriser pour un Visa de travail, aujourd'hui, je reviens, pour y faire la fête. Cherchez l'erreur.

La France, c'est une vieille grand-mère, belle autre fois, qui, à force de se poudrer, a réussi à se convaincre qu'elle le resterait. Choqués ? Je suis vraiment convaincue de ce que je dis.

En arrivant, nous avons été accueillis froidement. Ceux qui se connaissaient se gardaient bien de nous adresser la parole, mais ne se privaient pas de nous regarder du coin de l'oeil. J'ai adressé la parole à un homme qui draguait sec une femme derrière nous à l'arrivée. Ils ont ri, mais n'avaient pas l'air de vouloir continuer la conversation avec moi. Je pense réellement m'être habituée à la facilité avec laquelle les Américains s'adressent la parole ici. Apparemment ce n'est pas le cas de tout le monde.
Comme nous étions des inconnus, nous avons un peu erré dans la salle de sport déguisée en salle de réception. Nous avons dodeliné de la tête, tenté de ne pas avoir l'air ennuyants ou ennuyés, goûté au vin français, "made in Miami" (la pauvre serveuse était toute honteuse de me l'annoncer). Puis, Nicolas a senti le saucisson : "Moi, je reste près du saucisson, tu peux faire tout ce que tu veux, je ne bougerai pas". Finalement il a bougé, et nous nous sommes assis à une table, histoire de faire connaissance. Et pour ce qui est du choix de la table, Nicolas a aussi eu le bon flair. Nous avons rencontré un couple qui vit ici depuis 40 ans, un "artiste" légèrement présomptueux et pompeux, et deux soeurs qui ont fait leurs études ici et travaillent ici depuis 12 ans. Notre conversation avec le couple et les deux soeurs a été la meilleure chose qui nous soit arrivée. Les deux soeurs étaient souriantes, accueillantes, modestes, drôles, et mignonnes. Elles nous ont sauvé du meurtre. Eh oui, je vous présente Jean-Michel (on l'appellera comme ça) notre présentateur : boute-en-train, chauffeur de salle, un peu comédien, il était partout à la fois, il n'a pas lâché son micro. Tout en sueur, il gesticulait, nous menaçait de venir nous chercher à nos tables. Il aura bien dormi cette nuit là...
Et puis après tout il fallait bien quelqu'un pour jouer le rôle. Il s'est proposé. Ce qui n'est pas chose aisée. Je ne vais pas lui casser du sucre sur le dos. Enfin... il était quand même bien gratiné.

Après avoir dansé, après avoir participé à quelques jeux (nous avions tous un groupe), écouté du clo-clo, admiré des danseurs et une danseuse du ventre (toujours un succès), nous sommes rentrés. Nous n'aimions toujours pas les Français, mais nous étions heureux de nous être déplacés.

Je ne serai jamais nationaliste, je n'ai pas ça dans la peau. Je ne suis ni Canadienne, ni Française, je ne définis pas mon identité par rapport à mes ancêtres / à la famille - Mais c'est peut-être pour cela que je suis si perdue.

Avant de partir, une femme s'assied à notre table. Elle me parle en français, elle a un accent terrible. Mais je n'ose pas lui demander d'où elle vient. Elle est jeune, merveilleusement belle. Une femme tout droit sortie d'un conte de fée. Elle m'apprend qu'elle apprend le français depuis 22 semaines (elle parlait couramment), que ses parents sont Mexicains, et qu'elle est née et a grandi au Texas, l'État de tous les États. Et elle est soldat. Et elle est venue vivre en Californie, pour vivre avec son copain français et apprendre à parler français.

Malgré tous ses "défauts" (des clichés de défauts), elle avait un "je ne sais quoi" d'international. Ça c'est une personne que je veux apprendre à connaître.

mercredi 26 septembre 2007

Muir Woods

Les journées se ressemblent toutes maintenant. Je ne cherche plus aussi assidûment du travail en tant que professeur, même si je donne des cours particuliers assez régulièrement.
Je ne sors pas beaucoup de la maison (je regarde "Desperate Housewives" !!!). Mais le soir! Ah, oui, alors là je vis! Je donne mes cours essentiellement le soir, je fais du sport le soir, on sort le soir. Je serais tentée de vivre la nuit plutôt que la journée à ce rythme. Et le weekend! Ah! le weekend, nous faisons toujours quelque chose d'extra-ordinaire (non ordinaire, pas forcément gé-nial, mais qui change de l'ordinaire - est ce que je dois encore l'expliquer?).


Le weekend dernier nous avons été dans Sausalito, une petite ville balnéaire au Nord de San Francisco. Nous voulions faire du kayak, mais nous avons traîné - à cause de moi avec mon appareil photo et un serveur déboussolé. Mais on a bien fait de se laisser gouverner par ces petits méfaits, et se laisser guider par le hasard.
Nous nous sommes donc retrouvés sur la route, à chercher ce quelque chose qui allait remplacer notre excursion en kayak. Nous sommes arrivés à "Muir Woods". Classé Monument national par Roosevelt!
Muir woods est un bois de plus de 500 hectares, il est préservé depuis une centaine d'années.
Sans cela, nous n'aurions pas le bonheur de nous promener parmi ces arbres centenaires, et d'y voir des biches et des oiseaux de tout genre. Des biches! Oui, ici, ils n'ont peur de rien, on les apercevait à trois mètres, et ils restaient plantés là à nous regarder, ou à passer leur chemin, tout en mâchonnant une chose ou une autre. Tranquilles, et peu sauvages, je me demandais à quel point nous avions transformé la nature.

Quleques photos ... de Laure et Ben, qui eux n'ont pas oublié de charger leur appareil! Snif pour moi.
































Ah... j'ai oublié de vous parler des coccinelles. Des centaines, l'une par dessus l'autre, occupées à se frotter les fesses les unes contre les autres. C'est bizarre! Je me demande ce qu'elles étaient en train de faire... Et pourquoi s'entasser? Wikipedia vient à la rescousse. Nous apprenons grâce à la confrérie du web: elles hibernaient. C'est là que vous faites: c'est pas vraiiii! Et moi je fais: eh bien si!!!

lundi 17 septembre 2007

De charmantes "belly dancers"












En français...


Samedi soir, on a été invités à un restaurant libanais (c'était très bon - plats traditionnels non épicés, humus, rouleaux de fromage frais, viandes marinées...). C'est une amie de Nicolas, dont le frère fêtait ses 30 ans, qui nous a invités.
Et le clou de la soirée : les danseuses du ventre ! Les filles étaient absolument sublimes, aguicheuses, et rondes juste comme il faut. La première, une brune, a balancé une épée sur sa tête tout en faisant bouger différentes parties de son corps séparément. C'était époustouflant. J'étais aussi émerveillée que si j'avais été un arabe devant les 70 vierges (à ne pas répéter). La deuxième, une blonde, plus américaine, était superbe. Toutes deux lançaient des regards brûlants, et faisaient miroiter leurs cheveux en les balançant de gauche à droite, et ainsi de suite, tout en bougeant le ventre. Elles étaient habillées comme dans Aladin, et portaient un tatouage sur les reins. On a fini par danser avec la blonde - les filles, et Nicolas. Par la suite, on a glissé plusieurs billets dans le costume de la danseuse, tout en apprenant à danser nous-mêmes. On a fait ce qu'on a pu!
Elles avaient du cran de danser seules, elles étaient bien souriantes et sûres d'elles devant notre tablée de regards. Je n'aurais pas pu être à leur place. D'ailleurs, comment sourire, bouger son ventre, tourner et balancer une épée sur sa tête ? J'ai essayé, mais je n'ai pas respiré pendant une bonne dizaine de secondes. Et j'ai attrapé une pointe de côté.


Ceci dit, Nicolas m'a tout de même glissé un billet dans la ceinture ;)

Malheureusement, je n'ai pas pris de photos ce soir là - j'ai oublié mon appareil argh!- Quelqu'un d'autre en a pris par contre!!!

In English!


For those who speak English, I have finally decided to make your visit to my blog worthwhile!
Saturday night, Nicolas and I were invited to a Lebanese restaurant, where we had belly dancers dance for us! It was amazing, the women (we had two come to our table) were professionals. They moved their stomachs, their breasts, their heads, and waved their hair in the most charming way. I just couldn't take my eyes of of them (scary in fact to think that they might be that charming!). The first one balanced a sword on her head, the next one helped us understand how to move our hips, then the stomach. Both women wore shimmering clothes (ever see Aladdin?), and a tattoo on the small of their backs.
I would never have been able to dance in front of so many people starring at me, and at every inch of my body. I tried to dance like them, but it really takes a lot of training. They were smiling, turning, waving their hair, and catching your eye, all in a few swift movements.
I loved it!

dimanche 16 septembre 2007

TOUTES MES PHOTOS!!!

Et pour info... n'oubliez pas de jeter un coup d'oeil sur toutes mes photos (cliquer le lien à droite) >>>>>>

Ça me met mal à l'aise

Qu'est-ce que c'est ???













Le Fisherman's Wharf - Pier 39 - de San Francisco nous a réservé plus de surprises qu'un Hard Rock Café, un "Ben and Jerry's" (glace aussi réputée que la "Häagen dazs"!!!) et une ambiance de vieux port imitation européenne. Et oui ! Nous y avons fait une singulière découverte. Un quai, un vieux "parking" pour bateaux, et des lions de mer. Il y en a bien 300. Apparemment, ces lions de mer (ici, à majorité mâle) vivent ici depuis le dernier tremblement de terre (Loma Prieta)
en 1990. Il sont maintenant protégés par la ville et ils se reproduisent rapidement. Ils sentent plutôt mauvais, et ils aboient, ils se battent et se prélassent honteusement, alors qu'il y a tellement mieux à faire (!!!). Mais il sont trop mimis ! Regardez comme ils se grattent et sourient... Attention ! Ces lions de mer ne sont pas des "phoques" ( les lions de mer ont des oreilles visibles et travaillent dans les cirques).

Je crois que ce qui m'a rendu légèrement malade, c'est plus la juxtaposition de ces lions de mer et des attrape-touristes que l'odeur même des lions de mer. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette scène. Ici on dirait des anguilles qui sèchent au soleil. Mais j'ai choisi la vidéo la moins avantageuse.






Waou Waou! (aboiement du lion de mer).

Vous aurez peut-être remarqué, pour ceux qui ont déjà lu ce blog, que j'ai remplacé tous les "phoque" par "lion de mer". Oui, comme en anglais, en français on dit bien "lion de mer". Ceux-ci font partie de la famille des "otariidés". Je suis maintenant spécialiste en pinnipèdes. Merci Laurianne pour la précision!

mercredi 12 septembre 2007

Les EU: une compagnie qui vend la mal bouffe, tout en essayant de s'en protéger...

Ce journal intime commence à m'agacer. Donc je vais commencer à écrire des articles - courts (articles dédiés à mon père qui est incapable de lire plus de trois lignes sans s'endormir apparemment). Sur ce que j'observe, ce que j'aime et ce que je veux partager avec VOUS. Ce sera complètement subjectif - je suis incapable de vous envoyer à la gueule des tonnes de dates, de faits historiques et de pourcentages. Alors il vous faudra vous fier à mon instinct.

La Bouffe, la mal bouffe: les Américains ont-ils le choix?

















Il ne faut pas être trop dur avec les Américains, ils font ce qu'ils peuvent. On leur propose depuis des siècles de manger de bonnes chips salées, des cinnamon rolls et du popcorn. Mais maintenant il s'agit de guérir la nation et de la préserver de l'obésité. Par conséquent, les compagnies de "junk food" hurlent à la mort, et les parents parlent de traditions qui se perdent. C'est une blague?
J'ai pu observer qu'il n'y avait pas tant d'obésité dans notre région, à moins qu'ils restent chez eux et cachent les débordements dans des pantalons larges, tout en se gavant de plats surgelés "bios". Par contre, une chose est sûre, les femmes minces, musclées, bronzées, paradent en shorts moulants très sexy (l'air de rien - "Oh! J'ai mis mon short rose qui me serre - c'est trop bête") et attirent même mon regard. Elle est où la cellulite ? Au supermarché, accroupie, je cherche du sucre glacé et regarde de plus près. Rien. Je m'imagine un instant la gavant de sucre glacé. Mais bien sûr, c'est la chirurgie esthétique. Elles cachent les cicatrices au niveau du pli des fesses - là où le short s'arrête. Malignes... (mais l'ironie passe mal à l'écrit - alors je précise que je blague). Geneline m'a précisé récemment que ces "déesses" travaillent dur pour avoir ces corps d'athlètes. Elles font par exemple leur jogging tous les matins à 6h avant d'aller au travail. Nicolas attrape des migraines rien que d'imaginer se lever pour aller à une salle de sport. Mais c'est le quotidien d'une majorité d'hommes et de femmes ici.

Tout est dans l'extrême. Bien sûr il y a plein de gens qui font ce qu'ils peuvent pour garder un physique raisonnable (mais ils ne sont pas un sujet intéressant par conséquent).

Et les enfants dans tout ça??? Dans cet article ( in English), on s'arrache les cheveux sur les mesures à prendre contre l'obésité. Dans plusieurs écoles, les cantines ont dû changer leurs recettes. Enfin... à la place des frites, il y aura des chips - cuites au four s'il vous plaît -, et comme les friteuses ont été interdites, le poulet et les nuggets seront aussi cuits au four. Les boissons gazeuses de 20 oz seront remplacées par des 12 oz. Les compagnies de distributeurs de "friandises" ont vite réagi - on peut acheter des biscuits au blé complet plutôt que des mars (même si les deux se côtoient dans la machine). Pour faire court, dans cette école, les mesures drastiques pour l’américain de base sont des mesures risibles pour un français.
Il n'est pas question de proposer des légumes ou des fruits aux enfants (seule la photo de l'article prouve le contraire de ce que je dis...) mais de réduire les quantités. C'est un début. Mais le pire, c'est que certains parents regrettent qu'ils ne puissent plus récolter de fonds pour les voyages grâce à la vente de "cupcakes" (délicieux). Les traditions se perdront !!!
D'autres se plaignent du laxisme, parfois de l'incohérence des mesures fédérales (les snickers et autre barres chocolatées ont assez de valeurs nutritionnelles pour ne pas être interdites...). Plus de la moitié des états ont adopté des mesures plus "drastiques" contre l'obésité et la mal bouffe, mais on voit que ce n'est pas encore la panacée...
La dernière phrase est à mourir de rire. Une directrice explique que ses employés craignaient de ne plus avoir assez de travail, et d'être, par conséquent, congédiés !!! C'est vrai que frire des fruits congelés donne plus de travail que de couper des fruits frais et d'en faire une salade...

Ne pas faire d'enfants aux États-Unis. A l'école, ils prennent de mauvaises habitudes.

À bientôt!

samedi 1 septembre 2007

Road Triiiiiip !

J'ai du blog à rattraper! Mais je dois garder certaines choses secrètes... ;) sinon, vous saurez tout!
Comme je vous l'avais dit, Laure et moi avions prévu d'aller jusqu'à San Diego (au dessus de la frontière Mexicaine), partir, libres, les cheveux au vent, vivre de pain et d'eau fraîche, courir nues sur la plage... (non? je ne vous avais pas dit tout ça?). Finalement on a été actives, mais pas comme prévu.

Mardi, nous avons fait les magasins, c'est à dire que nous sommes rentrées dans les magasins pour "regarder" les fringues et les bijoux. Comme je vous l'ai déjà dit, ici, c'est la ville de la grande, et prestigieuse Stanford University - et SON shopping center (Tiffany's, Louis Vuitton, Macy's, ...) n'est pas ouvert aux clochardes comme nous. Comme nous n'étions pas prêtes de trouver un milliardaire dans la moitié de journée que nous avions à consacrer aux boutiques, nous nous sommes rabattues sur des sandwichs "français" (oui, de la laitue et du fromage dans des baguettes) et nous avons parlé français. Ça en jette ici, vous verrez plus tard... ceci dit, ce soir-là nous n'avons pu nous empêcher de louer (Ô hasard!) " Comment épouser un millionnaire" et manger plein de glace pour nous remettre d'aplomb.
Entre temps nous avons visité la grande, belle, et majestueuse
Stanford University.

La propriété "Stanford" est énorme, deux colonnes se trouvent à l'entrée de la route principale qui la traverse (pour info, elle fait 3300 ha). De part et d'autre de la rue, des étendues de terrains "vides" (des palmiers et du gazon jaune) cachent, entre autres, un hôpital, toutes les facs, le shopping center, et bien sûr l'Université, au bout la route principale. Le campus est impressionnant. Je ne vous parlerai pas de dates ou d'architecture. Par contre, j'ai été très surprise d'y trouver une église...
Pour la petite histoire, Stanford a été érigé par le gouverneur de Californie, Leland Stanford, à la mémoire de son fils unique décédé en 1884 à l'âge de 15 ans. Elle a toujours pour vocation de "produire des citoyens cultivés et utiles à la société" (dixit Guide du routard).

Au retour sur Palo Alto, on se pose pour boire un Lassi dans un bar sombre et accueillant (je viens de comprendre pourquoi ! Il n'y avait pas de musique... quelle douceur, quelle volupté des sons). On y rencontre un des nombreux Brian qui peuplent cette contrée - un grand gaillard plein de bonnes intentions (un petit coup d'oeil sur les seins et puis sur les fesses - ici ils pensent vraiment que les femmes sont aveugles???). Il a essayé - en tant que geek professionnel - de nous aider dans nos recherches de boulot à partir de son portable, et on a parlé de choses et d'autre. Je crois qu'il s'écoutait parler. En tout cas, maintenant j'ai son numéro, il a le mien, on est copains comme cochons. Je ne le reverrai pas de si tôt, sa lèvre inférieure pendouillait "grassouillement"... Ah! Que je suis vilaine!

Petite surprise sur Palo Alto square (je l'appellerai le "Speaking corner" de Palo Alto dorénavant). On y aperçoit un rassemblement: les "grands-mères en colère" qui ont la mine grave. Elles ont formé des cercles, et une "grand-mère" par cercle lit des listes et des listes de noms d'Américains morts en Irak. On a discuté avec un militant qui nous a expliqué comment les dernières élections ont été plus ou moins truquées à cause du vote électronique (une histoire de puce et de mémoire ???). Il était choqué que les Français croient encore que les Américains sont dévoués à leur président. Il l'a traité de guignol. "Bush was not elected by the people".


















Pour finir la soirée nous avons été voir un film dans la grande salle de cinéma d'art et d'essai qui aurait fait faillite s'il n'avait pas été financé entièrement par l'Université de Stanford. Nous avons été voir "Citizen Kane" - un classique). Grandiose!
À Berkeley le lendemain, petit tour dans la rue Telegraph, et je m'achète un béret super classe pour l'hiver prochain. On se prépare le soir pour notre périple extraordinaire.

Santa Cruz
Jeudi, le lendemain, on part donc pour Santa Cruz ! Il fait très chaud maintenant (août et septembre, c'est normal ici!).
D'un côté de la plage on a vu en pleine nature... des phoques !























et de l'autre... des montagnes russes.

Une plage "Made in America".

Pour finir on se prend un PV de $25, pour être restées cinq minutes de trop. J'imagine encore les ricanements d'un Cop qui regarderait nos mines défaites du haut de la Grande Roue.

Monterey
Une fois arrivées à Monterey, on marche longtemps avant de trouver le "Old Fisherman's Wharf". Port magnifique. On y apprend que Monterey est hanté par des fantômes... et on se pose pour regarder les bâteaux doucement flotter sur la surface de l'eau. Et quelques phoques se débattre dans les reflets du soleil couchant.




















Le soir, on se "re"pose à l'auberge de jeunesse (c'est cooool: cuisine, guitares, sofas mous, internet gratuit, des jeunes très jeunes). Puis on sort dans la rue qui longe le Pacifique : Cannery Row est une des rues les plus touristiques des environs.

Le lendemain, c'est simple, nous avons passé un moment sur la petite plage près du port à faire fuir les goélands et les mouettes. Et nous avons quitté la côte alors qu'il faisait encore chaud, les pieds plein de sable.


Nous avons toujours rencontré des Américains sympathiques, prêts à parler de tout et de rien, à nous donner des conseils, à nous guider. À nous accompagner et à s'intéresser à nous.
À Palo Alto une femme s'est mêlée à notre conversation, et j'ai parlé de notre recherche de boulot. Elle m'a tendu sa carte, et m'a dit de lui écrire, qu'elle me mettrait en contact avec sa fille qui travaille pour le journal de son lycée. Pour que je puisse y mettre une annonce pour donner des cours particuliers. Sympa non? Il faut vraiment que je me fasse faire une carte perso que je puisse la distribuer aussi! C'est donnant donnant ici, ceci dit je préfère quand ce sont les femmes qui m'aident ;).

dimanche 26 août 2007

Balade à Chinatown, et autres récits...

Nicolas voulait monter sur San Francisco pour s’acheter une guitare. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo parce que le magasin de guitare (presque exclusivement - il y avait aussi des pianos, des basses, des microphones...) était plus qu' impressionnant.
Copier-coller cette adresse pour voir les images:
http://www.guitarcenter.com/locations/pictures.cfm?store=220

Déjà, tout le monde est COOL là dedans, sans exception. Dès que tu rentres, tu respires la COOLitude. Mais il n’y a pas que ça, les murs de deux mètres de haut sont couverts de guitares, de toutes les formes (même une guitare en forme de hâche qui appartenait à je ne sais plus quel guitariste cinglé), et de toutes les marques - je ne vais pas dire de toutes les couleurs, ça ferait la fille qui s'y connaît pas et qui trouve tout "trèèèèès joliiiii" mais qui pense qu'il suffit de souffler dedans pour que ça marche.
Comme dans un musée, les guitares des stars comme Jeff Beck sont dans des caisses en verre (naaaan, c'est du plexiglass). Nicolas était aux anges.

J'ai donc réussi à l'entraîner dans un magasin de fripes (hé hé !). Je dois avouer que je commence à regretter Promod, et Zara ! Tout est cher à Palo Alto, parce qu'on est dans une ville où les familles peuvent envoyer leurs enfants à Stanford...
Mais les friperies de San Francisco sont très bien, on y trouve ce qu'on veut si on cherche bien. On peut s’habiller chic, ou pas, pour très peu. Nicolas est très mignon dans son nouveau jean. A $15 !!!!!


Direction Chinatown!
On se gare en pente douce...



















puis on se mêle aux touristes...











Nous avons visité une plus grande partie de Chinatown cette fois-ci, et nous avons persuadé les hommes de ne PAS aller boire une bière, mais un thé ! Ça a été la croix et la bannière. S’ils n’avaient pas été amoureux, je pense qu’ils nous auraient bel et bien plantées là (arrosées et enracinées !).
Ils ont donc avalé leur fierté d’homme, et nous ont suivis docilement. Non mais franchement, des fois je me demande si je n’ai pas fait une erreur dans mon choix, il est quand même macho mon mec. Ou très viril. C'est la même chose? (on a quand même fini dans un bar du côté des clubs de strip-tease, bien plus tard).

La cérémonie du thé - version San Franciscaine:

C’est un “magasin” de thé, tout en longueur. Plusieurs personnes sont déjà assises à un comptoir bas, qui part de l’entrée et finit au fond du magasin. On s’assied au fond. Tout le monde est à l'aise, bien. À ce moment là, on se fait littéralement jeter par le “boss”, qui sert le thé avec son “assistante”. Il attend 5 personnes. Je demande s’il fallait réserver, un ton d'ironie dans la voix - il m’ignore, et nous amène vers l’entrée nous asseoir. Puis il continue à faire sa présentation, de façon à ce que personne ne l’interrompt. Il commence son discours de façon péremptoire:
“TEA… is NOT for pleasure, it is supposed to be drunk for a PURPOSE" (le thé ne doit pas être un plaisir, le thé doit être bu pour une raison). Les murs sont couverts de bocaux aux contenus évocateurs... Il continue à faire du thé (on en boira 4 ou 5 dans de petites tasses miniatures) et nous pose cette question comme une punition:
“Where do you come from?”. Ensuite, il nous raconte qu’il a vécu quatre années en France (Paris, Orange, Aix, Perpignan), et puis lorsque je lui demande seulement “a bit” of tee, il s’exclame “You need a biiiiite!”, avec un clin d’oeil à Nicolas. Charmant. Tout à fait mon genre. Non, vraiment ! Il est séduisant - un mélange de Sibérie et de Corée-, même s’il boit (de l’alcool… et du thé – qui le préserve des effets secondaires). C'est visiblement un séducteur des foules, le genre qui traîne plus tard dans les rues sombres la nuit. C'est celui que les touristes veulent voir, rencontrer, celui qui nous donne de quoi raconter au retour. Bref, je suis charmée. Voilà tout.
En partant, nous achetons du thé. C'est "business time" comme dit Nicolas. Moi, pour mon ulcère, Ben, parce qu’on ne peut pas partir sans acheter quelque chose. Il achète un des thés qu’on a bu : celui-ci est à $140 le pound. C’est beaucoup. Laure saute au plafond. “C’est plus cher que mes chaussures ! On va prévoir des tea parties, on ne va pas en perdre une goutte, je peux te le garantir !”, dit-elle en sortant, un petit sourire en coin (eh oui, tout de même...).
En ce moment même je bois mon thé. Ça ressemble à ça mes racines:





En fait, le même magasin existe de l’autre côté de la rue. C’est une chaîne… Mais c’est pas grave. On n’est pas en Chine non plus.



J’ai conduit Nicolas à l’aéroport ce matin. La Belgique, ça va le changer.

jeudi 23 août 2007

De la drague, et un lac



Voilà, c'est enfin arrivé. J'ai laissé mon blog mourir. C'est de plus en plus difficile de tenir un blog quand on essaye de s'intégrer, de vivre sa vie au jour le jour.
D'abord, quelques remarques pour vous remettre dans le bain Américain.


Ici, tout le monde se parle assez facilement au premier abord. Il y a plus d'une semaine, j'ai été abordée par un homme d'une quarantaine d'années qui m'a présentée - sans me connaître évidemment - à son "private bank manager", alors qu'on faisait la queue pour acheter des biscuits et un capuccino. Il m'expliqua ensuite que c'était sa façon de draguer - qu'il ne présentait pas tout le monde comme ça. Mais j'ai vu des gens s'asseoir sur le même banc sans se connaître, et les voir en pleine discussion quelques minutes plus tard. Personne ne vous regarde de façon bizarre si vous leur demandez votre route.
Mais il y a une façon bien particulière d'engager une discussion avec un étranger. Donc j'ai décidé de m'y entraîner. Les premières tentatives furent difficiles - je rougis facilement, alors tout de suite, je perds ma crédibilité - foutu sang irlandais! Mais récemment, j'ai pu avoir des discussions tout à fait banales mais agréables avec certaines personnes que je ne reverrai probablement jamais.
La première règle semble être: ne jamais regarder la personne à qui tu parles directement dans les yeux. Regarder un peu dans le vide. Je me suis fait avoir à plusieurs occasions déjà. a qui il parle ce fou? A mon humble avis, c'est une forme de respect pour la liberté d'autrui. "Je parle dans le vide, si tu veux te joindre à moi, tu es welcome, mais sinon, je continuerai à parler au voisin - je n'ai pas de préférence".
La façon de draguer est particulière aussi. Enfin... les regards sont très orientés vers les fesses et les seins - rien de bien neuf-, mais le regard direct semble complètement désinteressé, ou amical. C'est assez froid. Je préfère les Mexicains, ils sont comme les Français, ou les Arabes. Ils ont un regard plus franc. Les Américains semblent te juger par derrière si tu es bonne tout en te donnant la vague impression d'être un bon copain si tu te mets à discuter avec eux. Remarquez, je pensais qu'ils seraient plus prudes. Que nenni, ils ont tous les idées aussi mal placées que les autres hommes.


Le week-end dernier, nous sommes allés (les 4 français) rejoindre l'ancien coloc de Nico au lac Tahoe, côté Nevada (je ne vais pas vous mettre une carte non plus, alors vous cherchez sur google map). Tout d'abord, il a fallu trouver une tente, un matelas gonflable (le confort svp!), et des sacs de couchage. On a finalement décidé d'acheter une tente et un matelas, mais nous les rendrons d'ici quelques jours. Je ne vous l'ai pas dit ? Ici, tout le monde "emprunte" et "rend". Des costards, des sacs à main, des chaussures, des jouets...

Nous partons donc chercher nos amis français à Berkeley le lendemain. Il nous a fallu conduire pendant 6 heures ! Mais nous avons fait quelques pauses, genre, dans cette petite ville paumée, propre et bien tenue.



















Nous sommes donc arrivés au lac Tahoe vers 16h, pour rejoindre le coloc (François) et ses amis - un couple : une Coréenne-Argentine et un Canadien (d'Edmonton S-V-P!!!) qui est venu s'installer ici il y a 6 ans.
On arrive donc à cette plage magnifique, où les trois garçons sont allés se baigner.
Il y avait un kite-surfer sur l'eau, ça donnait envie!




























Ensuite, nous sommes allés au camping, là où François et d'autres font décoller leurs planeurs (petits avions sans moteur: un avion "à moteur" l'entraîne vers les courants d'air, et une fois lâché, le conducteur du paneur doit se débrouiller pour rester en l'air - c'est chaud!).
On s'est fait des steaks, Ben a eu l'idée de faire des camemberts chauds, et on a fini par manger de la glace fondue. Tout ceci sur une petite aire à côté de "l'aéroport-camping". Le soir, on s'est tous réunis autour d'un feu, et on... n'a pas chanté. Nous avons discuté avec quelques personnes, dont un russe, et un anglais. C'était très sympa, on a discuté bière, cultures, road trips...


















Après un réveil difficile (j'ai très mal dormi ahhhh! Non, je ne suis pas roots, je suis dé-li-cate, et puis le vent m'a réveillé, la tente n'était pas assez stable), nous sommes partis, sans manger (moi en tout cas : rrrrr...) pour visiter les environs.
Nous n'avions pas beaucoup de temps, il fallait décoller à 15h pour arriver à 19h !!! Tout est loin ici. Mais on s'habitue vraiment !
Nous avons donc fait beaucoup de route, mais nous nous sommes arrêtés pour manger dans Truckee, puis dans une aire très touristique (on pouvait descendre sur la plage mais c'était trop crowded et vilain).
On a vu une piste de ski, des paysages magnifiques, un trolley perdu...























Voilà! Ça c'était le week end dernier!

Nicolas part demain matin pour la Belgique (une conférence - une semaine), alors normalement c'est la fête ici ! Mais non... il va me manquer.