dimanche 26 août 2007

Balade à Chinatown, et autres récits...

Nicolas voulait monter sur San Francisco pour s’acheter une guitare. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo parce que le magasin de guitare (presque exclusivement - il y avait aussi des pianos, des basses, des microphones...) était plus qu' impressionnant.
Copier-coller cette adresse pour voir les images:
http://www.guitarcenter.com/locations/pictures.cfm?store=220

Déjà, tout le monde est COOL là dedans, sans exception. Dès que tu rentres, tu respires la COOLitude. Mais il n’y a pas que ça, les murs de deux mètres de haut sont couverts de guitares, de toutes les formes (même une guitare en forme de hâche qui appartenait à je ne sais plus quel guitariste cinglé), et de toutes les marques - je ne vais pas dire de toutes les couleurs, ça ferait la fille qui s'y connaît pas et qui trouve tout "trèèèèès joliiiii" mais qui pense qu'il suffit de souffler dedans pour que ça marche.
Comme dans un musée, les guitares des stars comme Jeff Beck sont dans des caisses en verre (naaaan, c'est du plexiglass). Nicolas était aux anges.

J'ai donc réussi à l'entraîner dans un magasin de fripes (hé hé !). Je dois avouer que je commence à regretter Promod, et Zara ! Tout est cher à Palo Alto, parce qu'on est dans une ville où les familles peuvent envoyer leurs enfants à Stanford...
Mais les friperies de San Francisco sont très bien, on y trouve ce qu'on veut si on cherche bien. On peut s’habiller chic, ou pas, pour très peu. Nicolas est très mignon dans son nouveau jean. A $15 !!!!!


Direction Chinatown!
On se gare en pente douce...



















puis on se mêle aux touristes...











Nous avons visité une plus grande partie de Chinatown cette fois-ci, et nous avons persuadé les hommes de ne PAS aller boire une bière, mais un thé ! Ça a été la croix et la bannière. S’ils n’avaient pas été amoureux, je pense qu’ils nous auraient bel et bien plantées là (arrosées et enracinées !).
Ils ont donc avalé leur fierté d’homme, et nous ont suivis docilement. Non mais franchement, des fois je me demande si je n’ai pas fait une erreur dans mon choix, il est quand même macho mon mec. Ou très viril. C'est la même chose? (on a quand même fini dans un bar du côté des clubs de strip-tease, bien plus tard).

La cérémonie du thé - version San Franciscaine:

C’est un “magasin” de thé, tout en longueur. Plusieurs personnes sont déjà assises à un comptoir bas, qui part de l’entrée et finit au fond du magasin. On s’assied au fond. Tout le monde est à l'aise, bien. À ce moment là, on se fait littéralement jeter par le “boss”, qui sert le thé avec son “assistante”. Il attend 5 personnes. Je demande s’il fallait réserver, un ton d'ironie dans la voix - il m’ignore, et nous amène vers l’entrée nous asseoir. Puis il continue à faire sa présentation, de façon à ce que personne ne l’interrompt. Il commence son discours de façon péremptoire:
“TEA… is NOT for pleasure, it is supposed to be drunk for a PURPOSE" (le thé ne doit pas être un plaisir, le thé doit être bu pour une raison). Les murs sont couverts de bocaux aux contenus évocateurs... Il continue à faire du thé (on en boira 4 ou 5 dans de petites tasses miniatures) et nous pose cette question comme une punition:
“Where do you come from?”. Ensuite, il nous raconte qu’il a vécu quatre années en France (Paris, Orange, Aix, Perpignan), et puis lorsque je lui demande seulement “a bit” of tee, il s’exclame “You need a biiiiite!”, avec un clin d’oeil à Nicolas. Charmant. Tout à fait mon genre. Non, vraiment ! Il est séduisant - un mélange de Sibérie et de Corée-, même s’il boit (de l’alcool… et du thé – qui le préserve des effets secondaires). C'est visiblement un séducteur des foules, le genre qui traîne plus tard dans les rues sombres la nuit. C'est celui que les touristes veulent voir, rencontrer, celui qui nous donne de quoi raconter au retour. Bref, je suis charmée. Voilà tout.
En partant, nous achetons du thé. C'est "business time" comme dit Nicolas. Moi, pour mon ulcère, Ben, parce qu’on ne peut pas partir sans acheter quelque chose. Il achète un des thés qu’on a bu : celui-ci est à $140 le pound. C’est beaucoup. Laure saute au plafond. “C’est plus cher que mes chaussures ! On va prévoir des tea parties, on ne va pas en perdre une goutte, je peux te le garantir !”, dit-elle en sortant, un petit sourire en coin (eh oui, tout de même...).
En ce moment même je bois mon thé. Ça ressemble à ça mes racines:





En fait, le même magasin existe de l’autre côté de la rue. C’est une chaîne… Mais c’est pas grave. On n’est pas en Chine non plus.



J’ai conduit Nicolas à l’aéroport ce matin. La Belgique, ça va le changer.

jeudi 23 août 2007

De la drague, et un lac



Voilà, c'est enfin arrivé. J'ai laissé mon blog mourir. C'est de plus en plus difficile de tenir un blog quand on essaye de s'intégrer, de vivre sa vie au jour le jour.
D'abord, quelques remarques pour vous remettre dans le bain Américain.


Ici, tout le monde se parle assez facilement au premier abord. Il y a plus d'une semaine, j'ai été abordée par un homme d'une quarantaine d'années qui m'a présentée - sans me connaître évidemment - à son "private bank manager", alors qu'on faisait la queue pour acheter des biscuits et un capuccino. Il m'expliqua ensuite que c'était sa façon de draguer - qu'il ne présentait pas tout le monde comme ça. Mais j'ai vu des gens s'asseoir sur le même banc sans se connaître, et les voir en pleine discussion quelques minutes plus tard. Personne ne vous regarde de façon bizarre si vous leur demandez votre route.
Mais il y a une façon bien particulière d'engager une discussion avec un étranger. Donc j'ai décidé de m'y entraîner. Les premières tentatives furent difficiles - je rougis facilement, alors tout de suite, je perds ma crédibilité - foutu sang irlandais! Mais récemment, j'ai pu avoir des discussions tout à fait banales mais agréables avec certaines personnes que je ne reverrai probablement jamais.
La première règle semble être: ne jamais regarder la personne à qui tu parles directement dans les yeux. Regarder un peu dans le vide. Je me suis fait avoir à plusieurs occasions déjà. a qui il parle ce fou? A mon humble avis, c'est une forme de respect pour la liberté d'autrui. "Je parle dans le vide, si tu veux te joindre à moi, tu es welcome, mais sinon, je continuerai à parler au voisin - je n'ai pas de préférence".
La façon de draguer est particulière aussi. Enfin... les regards sont très orientés vers les fesses et les seins - rien de bien neuf-, mais le regard direct semble complètement désinteressé, ou amical. C'est assez froid. Je préfère les Mexicains, ils sont comme les Français, ou les Arabes. Ils ont un regard plus franc. Les Américains semblent te juger par derrière si tu es bonne tout en te donnant la vague impression d'être un bon copain si tu te mets à discuter avec eux. Remarquez, je pensais qu'ils seraient plus prudes. Que nenni, ils ont tous les idées aussi mal placées que les autres hommes.


Le week-end dernier, nous sommes allés (les 4 français) rejoindre l'ancien coloc de Nico au lac Tahoe, côté Nevada (je ne vais pas vous mettre une carte non plus, alors vous cherchez sur google map). Tout d'abord, il a fallu trouver une tente, un matelas gonflable (le confort svp!), et des sacs de couchage. On a finalement décidé d'acheter une tente et un matelas, mais nous les rendrons d'ici quelques jours. Je ne vous l'ai pas dit ? Ici, tout le monde "emprunte" et "rend". Des costards, des sacs à main, des chaussures, des jouets...

Nous partons donc chercher nos amis français à Berkeley le lendemain. Il nous a fallu conduire pendant 6 heures ! Mais nous avons fait quelques pauses, genre, dans cette petite ville paumée, propre et bien tenue.



















Nous sommes donc arrivés au lac Tahoe vers 16h, pour rejoindre le coloc (François) et ses amis - un couple : une Coréenne-Argentine et un Canadien (d'Edmonton S-V-P!!!) qui est venu s'installer ici il y a 6 ans.
On arrive donc à cette plage magnifique, où les trois garçons sont allés se baigner.
Il y avait un kite-surfer sur l'eau, ça donnait envie!




























Ensuite, nous sommes allés au camping, là où François et d'autres font décoller leurs planeurs (petits avions sans moteur: un avion "à moteur" l'entraîne vers les courants d'air, et une fois lâché, le conducteur du paneur doit se débrouiller pour rester en l'air - c'est chaud!).
On s'est fait des steaks, Ben a eu l'idée de faire des camemberts chauds, et on a fini par manger de la glace fondue. Tout ceci sur une petite aire à côté de "l'aéroport-camping". Le soir, on s'est tous réunis autour d'un feu, et on... n'a pas chanté. Nous avons discuté avec quelques personnes, dont un russe, et un anglais. C'était très sympa, on a discuté bière, cultures, road trips...


















Après un réveil difficile (j'ai très mal dormi ahhhh! Non, je ne suis pas roots, je suis dé-li-cate, et puis le vent m'a réveillé, la tente n'était pas assez stable), nous sommes partis, sans manger (moi en tout cas : rrrrr...) pour visiter les environs.
Nous n'avions pas beaucoup de temps, il fallait décoller à 15h pour arriver à 19h !!! Tout est loin ici. Mais on s'habitue vraiment !
Nous avons donc fait beaucoup de route, mais nous nous sommes arrêtés pour manger dans Truckee, puis dans une aire très touristique (on pouvait descendre sur la plage mais c'était trop crowded et vilain).
On a vu une piste de ski, des paysages magnifiques, un trolley perdu...























Voilà! Ça c'était le week end dernier!

Nicolas part demain matin pour la Belgique (une conférence - une semaine), alors normalement c'est la fête ici ! Mais non... il va me manquer.

mercredi 15 août 2007

Union Square: musée world!

Quelques photos de notre passage à Union Square.
























Ça c'est le musée MOMA. Mais on ne l'a pas fait celui là.



La fille sur le cheval c'est une sorte de guerrière chinoise de notre civilisation. Le parc c'est un parc avec des chutes d'eau créées par l'homme. Mais ça reste un paysage agréable et accueillant. J'adore les tables avec des échiquiers peints desssus.













Anti-Bush les Californiens?

Je n'ai pas vraiment l'impression que les Californiens soient très fans de leur président. Peut-être que ce n'est qu'un leurre, peut-être que je me trompe, mais j'ai la forte impression qu'ici on ne cache pas son dégoût et son dépit concernant le gouvernement américain. Hier, Laure et moi nous sommes décidées à faire un ou deux musées (on en a visité 4 en tout!) dans le downtown riche (vers Union Square - pour ceux qui ont la patience d'aller voir sur une carte). Après avoir tourné quatre fois en rond, et visité deux musées non prévus au programme, nous avons enfin trouvé le "Cartoon Art Museum". La première salle était dédiée à des caricatures de Bush, Cheney, "Rice", et autres personnages. Bush était la cible principale, et tout était affreusement drôle et vrai. Celui dont je me souviens (il y en avait tellement) était une reproduction du "cri" de Munch, et l'auteur avait ajouté un petit Bush, à l'expression naïve, situé juste derrière le personnage qui crie et qui fuit. C'était tout simple mais très représentatif de l'horreur qu'inspire maintenant ce personnage qui semble si naïf et pataud.
Je précise que ces auteurs de caricatures n'étaient pas Américains, mais de nationalités diverse s (Europe comme Moyen Orient). Il n'empêche que ces caricatures ont été minutieusement rassemblées, triées, et accrochées dans un musée, alors qu'elles n' étaient pas nécessaires à l'intérêt de l'exposition.
Il y a aussi ce jour où je suis arrivée à Palo Alto pour m'y promener gentillement et où je suis tombée sur un stand où une femme rangeait des tracts anti-bush (sur de grands posters de billets de un dollar on pouvait apercevoir, en s'approchant, des chiffres dénonciateurs, des sites web à consulter, des photos de Bush et de Cheney et quelques citations). Ce n'était pas très clair (il était question de fraude dans la réélection de Bush, de pétrole, de profit...). C'était un méli-mélo d'accusations diverses et variées. La femme au stand partait et semblait assez pressée alors je ne lui ai pas posé de questions.
Lorsque nous sommes allés voir les courts métrages dans le quartier Mission, un des films critiquait sérieusement Bush. Il était question de "chats" qui voulaient tuer Bush. Un film dérangeant... Comme c'est un "festival" de courts métrages, on comprend que ce film a été choisi parmi des centaines d'autres. Pourquoi celui là? Il n'était pas extraordinaire.
Je pense qu'il y a bien une critique ouverte de Bush et de son gouvernement ici, mais qu'aucune accusation n'a encore été portée à l'extrême, et que cette partie de la population reste encore loin de se soulever. Ce n'est pas comme dans les années 60 où les jeunes étaient obligés d'aller à la guerre. On leur donne le choix aujourd'hui. Mais cette liberté de choisir divise la masse, puisque la liberté de choisir renvoie à soi, à sa petite personne. La masse n'en est que plus faible.

lundi 13 août 2007

Encore un WE difficile à synthétiser!

VENDREDI 10 AOÛT

Je suis montée sur Berkeley, la ville de Laure et Ben (si ce n’est toujours pas clair: nos amis français qui sont aussi partis cette année pour vivre en Californie). Berkeley, c’est la ville hippie par excellence. Laure m’amène à la Berkeley University, dont le campus est énorme (mais ce n’est rien comparé à Stanford – une des universités les plus riches des États Unis – mais nous y reviendrons).

Laure me promet des écureuils, et je la déçois un peu… je rétorque que les écureuils, je connais. C’est vrai, maman et papa écureuil sont venus m’accueillir sur le rebord de ma fenêtre à ma naissance. Au Canada, ça pullule, et ça fait beaucoup de bruit (tchic tchic, frac froutch…). On ne les aime pas. Ça fait partie de la tradition canadienne je suppose.

C’est très vert, les bâtiments sont visiblement neufs, et il doit être agréable d’y étudier. Je pense à la fac de Nantes pour ceux qui connaissent…


Au fond, la Sather Tower, où apparemment certains cours prennent place les nuits de pleine lune (non, je délire - mais ça pourrait être cool non?).





Des journaux de plusieurs pays à l'entrée d'un des bâtiments... Que de luxe!





À la place de l'écureuil, je vous mets une photo du symbole de la Calfornie: l'ours bien sûr! (C'est Laure qui a eu la gentillesse de me mettre au courant! :))








En face de l’Université, il y a la rue Telegraph. Elle est colorée et tout le monde semble coooooool. Pas de photos... j'ai profité!



Après un smoothie (boisson à base de purée de fruits, mais essentiellement noyée de sucre – excellent), et une discussion avec un Philippin, dont on ne connaissait pas les intentions, nous sommes reparties vers la maison de Laure et Ben.







Et quelle maison ! Elle est tellement jolie que je vous la montre!
N’est ce pas? J’en veux une pareille! C’est une petite maison vue comme ça mais en réalité elle abrite quatre appartements. C’est comme ça que ça marche ici!





Après notre promenade, les hommes sont rentrés - nos hommes qui bossent pendant que nous passons des journées à trimer à la maison - ;)). Nous sommes partis manger dans un restaurant que j’avais choisi sur le net. On a marché pendant 30 minutes pour enfin décider que NICOLE avait fait le mauvais choix de restaurant! C’était bien trop chic! Donc, demi tour. Finalement, nous avons été manger dans un petit resto-bar très agréable et très douillet.



Quel bonheur! Salades et soupes maison dans un café imitation cour intérieure italienne. Mais plus généralement, je dois dire qu’en Californie pour l’instant, les sandwichs et les salades sont toujours très bons.









Plus tard, nous avons été dans un bar-jeux. Bon à part que je reste une mauvaise joueuse de renommée internationale, et que j’ai tiré la gueule ( pourtant je ne supporte pas les filles comme ça!) quand nous, les FILLES, avons commencé à perdre au pictionary contre les GARCONS (ah! beurk!)… l'ambiance était SUPER! C'était convivial, de petites lampes descendaient du plafond et procuraient une lumière suffisante pour voir nos dessins. Et il y avait du popcorn à volonté pour pas cher! (Nicolas était fou – mais il s’excite facilement il faut dire). Comme l’a remarqué Laure, l’ambiance s’apprêtait à la fumée de cigarette, et j’ajouterais aux voix rauques et aux messes basses. Pourtant la clientèle était jeune et enjouée. C’était un beau contraste.

SAMEDI 11 AOÛT

À San Francisco il faisait beau! Même s’il faisait nettement moins chaud qu’à Palo Alto. Nicolas nous avait proposé d’aller voir des courts métrages dans le quartier “Mission” (quartier mexicain).


Après une promenade à travers des rues dont l'odeur et l'ambiance me rappelait Buenos Aires, nous nous sommes dirigés vers le petit cinéma de quartier voir ces courts métrages. Évidemment il a fallu que j’aille aux toilettes, et après un quiproquo avec la dame de l’entrée, j’ai compris qu’il n’y avait pas de toilettes dans le cinéma. Me voilà partie au burger king d’en face. J’ai acheté un milkshake dégueulasse et je suis allée me poster devant les toilettes. Devant moi, une femme se tordait en deux et jurait. Elle était visiblement en état de grande souffrance. Je voyais des goutes de transpiration sur son nez. Une fois rentrée dans les toilettes, je pense qu’elle a dû prendre une douche dans le lavabo. Elle y a passé au moins 10 minutes. Ou elle se droguait et couvrait le bruit avec l’eau. C’était très étrange, et glauque. J’ai failli ne pas pouvoir entrer au ciné après ça.
Par contre les courts métrages étaient intéressants, et en plus trois des auteurs étaient là et on a pu leur poser des questions.

Ensuite nous avons été à Castro, le quartier gay. Chaque quartier a sa spécificté ici!!!


Castro j'adore! Bien sûr, nous sommes arrivés en voiture (tout se fait en voiture ici, on ne peut vraiment pas compter sur les transports pour se déplacer rapidement et efficacement), et dès que nous avons posé pied dans le quartier, un mec venu de nulle part en courant, est venu se scratcher à nos pieds. Il venait de voler quelque chose dans le magasin d’à côté et fuyait. Le patron l’a regardé partir en riant!
C’était un peu étrange comme arrivée.















Sinon, bah... tout le monde est gay ici! C'est gayland. Il manque quand même le grand huit gay et les barbes à papa gay. Il y a des drapeaux arc-en-ciel un peu partout, les magasins et les restaurants sont très colorés. Une bonne dose d'humour et de gentillesse inonde le quartier. Dans le restaurant où nous avons mangé des crêpes (excellentes!), un homme à barbe blanche, avec une canne, et une longue boucle d'oreille en topaze, nous a approché lorsqu'on sortait, et il nous a expliqué pourquoi l'homme dehors beuglait : il avait besoin de sa dose. La façon dont il l'a dit était rassurante. Il me faisait penser à ces personnages qu'on nomme à la tête de petits villages. Plus tard, dans un magasin, un homme pressé demandait à être servi rapidement, et le vendeur lui a fait comprendre qu'il pouvait partir avec son coca sans payer.
Il y a des magasins comme : “Does your mother know?” ou “ Hot cookie” (les meilleurs cookies de San francisco selon un collègue de Nicolas). À “Hot cookie” on peut acheter des slips rouges très sexy, des cookies beurre de cacahuète, noix de pécan, chocolat blanc… et des cookies en forme de sexe. C’est de très bon goût ! Et ça a bon goût.











Et le clou de la soirée. Nicolas refusait de rentrer dans un bar visiblement “100% homme”, et un mec de son âge qui sortait l’a approché et l’a tapoté sur l’épaule en lui disant “Nice sweater man! Nice sweater!”. Bouleversé, Nicolas répétait inlassablement “Il est même pas beau mon sweater”...
Crevés, nous sommes même pas restés alors que dans le bar où on s’est posés il y avait un drag queen show!!! On reviendra de toutes façons.

DIMANCHE 12 AOUT

Le dimanche a été plus tranquille. Nicolas et moi sommes allés à Halfmoon Bay sur la côte ouest. La plage ici ça n’a rien à voir avec la plage de la Méditerranée. Ici, il y a beaucoup de vent, et l’eau est glaciale. Il n’y a que les Mexicains pour aller se baigner (habillés)!!! En hauteur de la plage, les familles mexicaines se font des barbec’, et y traînent toute la journée. Ça a l’air d’être la sortie du dimanche pour eux.








La plage et le paysage sur la route: époustouflant!


jeudi 9 août 2007

Journée mexicaine et argentine!

Aujourd'hui petite journée, mais il faut quand même que je vous raconte. Pour commencer, je prends la voiture seule pour la première fois (ouais! Je ne me suis fait klaxonner qu'une fois, et je ne sais toujours pas pourquoi). Ce n'est pas que c'est très difficile, mais il y a quand même certaines différences. Par exemple, à un carrefour, la priorité est à celui qui est arrivé le premier. Vous pensez que ça marcherait en France ça???
Mais revenons à ma journée. En revenant du resto où j'ai retrouvé Nicolas, je suis allée à Palo Alto, puis j'ai décidé de faire mes courses à "El Rancho market". Déjà, en arrivant, je savais que je ne passerai pas inaperçue. Il n'y avait que des Mexicains! J'avais l'impression d'avoir posé pied sur leur territoire, et que je n'étais pas la bienvenue. Bien sûr, ce n'était pas comme dans un western où tout le monde se tait à l'entrée du colosse armé... mais presque! Je me sentais comme une inconnue. Les bouchers voulaient tous me servir par contre, ça c'était plutôt agréable ;) . J'ai acheté des fruits et des légumes, mais à part ça, tout était mexicain. Des tonnes de conserves de pimientos, du maïs blanc, des haricots noirs, du fromage dont je ne me rappelle plus le nom, des centaines de tortillas de taille et de couleur différentes. Des tortillas chips, des bananes à cuire, des légumes que je ne connaissais même pas. J'y retournerai. Peut-être avec des photos la prochaine fois!

Et puis nous revenons de chez le collègue de Nicolas. On a été invités par lui et sa femme. Ils ont une fille de 8 ans, une vraie toupie, mignonne comme tout. Ils ont été très accueillants. Ce sont des Argentins. Je sais, je vais bientôt me mêler à la population américaine. Mais laissez-moi plus de temps!
Je revois sa femme lundi. Je vais pratiquer un peu mon espagnol, et puis parler boulot. Elle habite ici depuis 6 ans, elle en connaît un bout sur la recherche de boulot sans Visa...

Voilà, à la prochaine!

Je pense à vous tous !

Des nouvelles de la première semaine

La Californie ce n’est pas les États-Unis. En tout cas ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Après deux semaines au Canada, je pensais n’avoir vu que le bout de l’iceberg de l’obésité, de la mal bouffe, de la superficialité, et du mauvais goût (le Canada – c’est beau, il faut venir quand même! - je raconte que des conneries, ces clichés sont une honte - les Canadiens, pour la plupart, sont loin d'être tous obèses).

Depuis que je suis arrivée, je rencontre des gens enthousiastes (ça peut énerver – quand on n’est pas habitué à se faire recevoir gentillement par une serveuse), heureux de vivre, et semble-t-il en bonne santé. La bonne moitié des produits vendus sont bio (“organic”) – même si j’ai des doutes sur certains produits (les raisins bio que j’ai achetés hier n’ont pas de pépins et leur peau assèche un peu la gorge…).


On peut bien sûr trouver du Mac Do, mais il y a plein de bons restaurants, de snacks, de cafés aussi.
Un autre exemple, lorsque j’arrive à un carrefour, les voitures s’arrêtent! La première fois, lorsqu’une voiture s’est arrêtée, j’ai cherché l’autre voiture, éventuellement un vélo. Mais elle s’arrêtait bien pour ma petite personne, moi, invisible petite créature des trottoirs.

Maintenant ça me paraît normal, mais pas encore assez pour traverser sans regarder comme les autres piétons hardis et fiers. Non, les trucks, quatre quatre et autres machines vrombissantes ne sont pas rois ici! Même en vélo (et oui, je commence à prendre la route seule – bientôt je prends la voiture aussi) je me sens en sécurité. Surtout que le casque est ob – li – ga – toire !!! Mais je l’oublie toujours, et je me sens idiote comparée aux autres – je suis comme nue... et surtout très vulnérable.

(photo à venir: STOP sur la route)

Je dois quand même vous l’avouer, il est temps. Je n’habite pas encore (et peut-être jamais?) San Francisco! Nous habitons au Sud de San Francisco, là où il fait toujours beau, chaud, où tout le monde est heureux de vivre. Alors est-ce que je sais vraiment de quoi je parle? Je ne suis, pour l’instant, qu’une petite rate des champs. Je converse avec des personnes qui prennent leur temps. Cette ville où j’habite, c’est Palo Alto, et pas loin, c’est Menlo Park.

(Palo Alto)

Deux petites villes où on trouve de tout, ou presque. Dans chaque ville, une rue principale avec cafés, libraires très zen, snacks, restaurants bio , coiffeurs – même un Mac store (essentiel). Apparemment, un petit groupe a campé sur le trottoir le soir avant la sortie du nouveau Iphone. Là, je suis d’accord, il faut être cinglé! Seule trace de cette folie : une grosse pomme dessinée à la craie – hommage évident pour les macs lovers.

(Palo Alto - mac store)

Pour vous situer, voici rapidement comment s’est déroulée ma semaine.

Thursday August 2

Arrivée à 16h : petite fatigue (après découverte au canada d’un petit ulcère que je dois soigner – pas de steaks frites juteux pour moi, ni de de bières “prohibition”!). Visite de Palo Alto à pied (on est à 20 minutes). Jolie petite ville, calme, petit bourgeois. Des “biscotti” et un verre d’eau avec Nicolas dans un café. On en a fait le tour le premier jour. Le festival juif du cinéma est terminé. Pfffff.
Voici quelques photos de notre appart:























C'est plutôt américain non? C'est très propre. Pas de moisissures ou de cafards ici. Mais un énorme black qui marche comme un éléphant sans but, avec son chien qui le suit - tip tap tip tap... à partir de 20h. Argh!

Friday August 3

Mon portable est mort, mon appareil photo est mort... Qu'ai-je fait au monde pour recevoir une punition pareille???
Il faut changer la batterie sur mon portable (heureusement qu'il y a un apple store!!!) , et renvoyer mon appareil photo numérique au Canada se faire réparer. Quelle horreur! Mes deux bébés! Une journée noire...

Saturday August 4

Découverte de Menlo Park, courses, journée couple. Rencontre de l’ancien coloc de Nicolas. On a eu une discussion animée (eux à la bière et autres… - moi clean et bien consciente) sur les couples et la routine. Il est arrivé, et a dit: “ah… la petite femme à la cuisine et tout”. Je précise que je sortais de la cuisine un torchon à la main – mais bon ce n’est pas une raison. Il est français. Ca fait plaisir ce genre de commentaires de la part d'un individu qui vit dans le même pays que moi à priori... Mais je parle avec une langue fourchue (voir l’expression anglaise: to speak with forked tongue – être duplicite, équivoque). Je l’ai trouvé très sympathique par ailleurs. Un bon garçon, le coeur sur la main. Enfin c’est l’avis de Nicolas. Il est vrai qu’il l’a accueilli sur son canapé (pas avec lui, dans le salon, Nicolas, seul sur le canapé).
Je profite de parler d'alcool pour vous présenter une bière exceptionnelle:





Cette bouteille relate des faits marquants de la prohibition. Les deux yeux sont un rappel assez évident du secret qui entourait les maisons qui vendaient illégalement l'alcool sur le territoire. Les yeux du propriétaire ou gardien des lieux apparaissaient qu'à travers une fente dans le bois des portes d'entrée à ces maisons infâmes où les gens pouvaient vivre tout leur saoûl.






Sunday August 5
San Francisco (pas de batterie dans mon appareil photo – je hurle de dépit!). C’est LA ville à visiter une fois dans votre vie. Excentrique, hétéroclite, sans gêne, populaire, bourgeoise. Je n’en ai vu qu’un bout pourtant. D’accord, il fait froid, la brume est permanente, on n’a qu’une envie: rester dans la voiture, ne sortir à aucun prix (surtout quand on est en tongs et qu’on n’a pas pris d’écharpe). San Francisco vous arrache de votre voiture. C’était Haight-Ashbury pour commencer. Un quartier populaire. On y a retrouvé Laure et Ben après avoir fait un tour dans le grand music store (...). C’est plein de poussière mais c’est une usine, les plafonds sont à quatre étages de hauteur, et il y a de tout, et des posters qui datent de... l’époque de mes parents. Une fois posée dans un bar, j’ai observé quatre mille personnes passer au moins. Ca ne grouillait pas – août c’est calme – mais personne ne s’habille pareil dans cette ville. J’avais envie moi aussi de déchirer mon jean, de me teindre les cheveux en vert, de rire, les dents jaunies par le tabac et la marijuana, et de parler à n’importe qui. Les gens ne sont pas tous souriants et heureux. D’ailleurs, pour un thé, j’ai dû montrer ma carte d’identité – que je n’avais pas. Je la déteste cette barmaid. J’adore détester! Ca me manquait!
Non, San Francisco ce n’est pas Palo Alto ou Menlo Park. C’est vrai. C’est la grande ville! Je me sentais toute petite. Je voulais m’intégrer, y habiter, y construire une autre vie, même si ça veut dire habiter dans un trou pourri. Cette ville, fraîche et vieille à la fois m’a charmée.
Après une balade en voiture pour aller à Fisherman’s wharf, nous avons pris un mauvais tournant, et avons dû (oh! quel dommage!) prendre le Golden Gate bridge. J’ai une photo superbe de nous quatre (que Laure a bien voulu me prêter – désolée pour ceux qui la connaissent déjà!) devant. C’est impressionnant, la photo ne donne rien! On voit bien Alcatraz du pont.
Le fisherman’s wharf et marina sont les quartiers de bord de mer (au Nord). Nous avons choisi un resto chic – bonne bouffe garantie par les guides. C’était vue sur la mer et nappes blanches, mais le repas … satisfaisant. Je suis une française, donc je critique la bouffe, c’est normal non ? Du poisson – halibut, crabe, saumon, sole – et du vin pour les messieurs. $80 par couple. Hum… Nicolas s’est levé et a médité deux trois secondes sur la validité de notre choix. Il avait l’air sceptique... Mais il s’est convaincu que ça valait le coup parce qu’il y avait bien une belle “vue”, et puis merde, on fêtait notre visite de San Francisco. Réglé.
On est repartis guillerets, j’ai dormi dans la voiture (trois quarts d’heure au mieux).
Bon, avec du recul, j'ai vu les meilleures parties de San Francisco ce jour là.




Monday August 6

Euh… C’était ma première sortie à vélo à Palo Alto. J’suis plutôt fière. Me suis pas perdue. Je voulais faire réparer mon mac. Je suis revenue avec un livre, un CD, mes premiers achats quoi! Il fait toujours aussi beau. La lumière ici est tellement différente. Elle est toujours douce, non aggressive, même s’il fait chaud. Ça me rappelle un peu mon enfance à Edmonton. Je ne sais pas si c’est possible que la lumière y ressemble (Alberta est la province au Nord-Est de la Californie (à plusieurs kilomètres près).

Tuesday August 7

Laure me rend visite. Palo Alto me semble triste et “booooring!”. On prévoit de passer une semaine à voyager dans le Sud pendant que nos hommes seront partis à la même conférence en Belgique. Semaine fiiiiiilles! On va faire les plages, et rouler en voiture la radio à fond, les cheveux et les foulards au vent. Franchement, quoi de mieux?

Voilà, j’essaye de rattraper le temps perdu de blog comme je peux. Vous n’aurez pas de nouvelles avant que je fasse quelque chose de nouveau alors patientez, je vous ennuirai pas avec ma vie de tous les jours, hors de question!