mercredi 31 octobre 2007

Tremblement de terre


Mon premier tremblement de terre!
Hier, je donnais un cours de français dans un café de Palo Alto, et en plein milieu du cours, le sol s'est mis à trembler. On était tellement concentrées qu'au début, nos corps n'ont rien relevé (c'est comme être dans une voiture et de rouler sur de grosses pierres - non, ça ne vous dit rien ?). Puis, un couple à côté à parlé fort et en me retournant j'ai senti le tremblement devenir plus fort et les verres s'entrechoquer en bas (nous étions au deuxième étage). Au final, ça a duré 10 secondes, mais c'est plus long quand on le vit ! Je n'ai jamais vécu de tremblement de terre, et au risque de paraître illuminée, j'ai vraiment senti la terre gronder, vivre, s'exprimer, comme si elle voulait se faire entendre, pour une fois.


Mais ce n'est pas la première fois comme vous le savez sans doute. Car ici les mini tremblements de terre (hier c'était 6.5 à 10 km de chez nous) sont assez fréquents. Par exemple, aujourd'hui il y a eu un tremblement de terre au même endroit, mais tellement petit qu'il n'a pas été ressenti chez nous. Le tremblement de 1906 a créé le plus de dégâts et a fait couler le plus d'encre. En effet, il a touché San Francisco et il a été ressenti dans trois États. Des incendies ont éclaté (les nombreuses maisons en bois ont brûlé et propagé le feu), et la panique a grandi. On estime à 3000 le nombre de morts, et 85% de la population se retrouva sans toit. Beaucoup se réfugièrent à Oakland, de l'autre côté de la baie, une ville dans la ville aujourd'hui. Elle a une sale réputation (de gangs et de crimes de rue). Par contre, Los Angeles a accueilli beaucoup de commerces et s'est rapidement développée.
San Francisco s'est rétablie tout doucement car des architectes ont pu avancer leurs idées longtemps ignorées. Par contre, la population ayant perdu une bonne part de bon sens, a été remise sur le bon chemin par une main de fer. Celle du maire Schmitw qui, sans doute touché par tant de misère, a donné l'ordre d'abattre tous ceux qui étaient pris en flagrant délit de pillage, et aux compagnies de gaz et d'électricité d'interrompre leurs services pour un temps "indéfini". Pour cause ! Les fuites de gaz provoquaient de nombreux incendies. Il faut dire aussi que certains mettaient le feu à leur maison pour être mieux dédommagés.

dimanche 28 octobre 2007

Halloween, Stand-up comedians, et vol!


Une photo de Northbeach, de nuit.












Ici, comme vous le savez, Halloween est une fête qui se célèbre dignement. D'autant plus qu'ici, à San Francisco, on adoooore se déguiser ! Comme je vous l'avais déjà dit, tout est excuse pour se déguiser ! La course, les fêtes, les "after", etc...
Nous voilà donc prêts à nous déguiser pour la première fois. Je vous avait dit que je me déguiserai en lapin, eh bah j'ai pas eu le courage cette fois-ci. Et surtout, on n'avait pas prévu de se déguiser à l'avance, alors on a dû se rabattre sur un hangar qui vendait de tout, mais à basse qualité. Heureusement, on a trouvé des perruques, et on s'est débrouillés avec ce qu'on avait à la maison. Moi en diablesse, Nicolas en Louis XIV.

















On s'arrête chez Amy, une Néo-zélandaise qui doit travailler le lendemain (un samedi), et qui nous prend en photo.













Puis on se retrouve dans une boîte essentiellement peuplée de Japonais et de Coréens. Les filles sont hystériques, et la grande mode c'est de simuler, avec le sexe opposé, une levrette. De petites tapes sur les fesses s'imposent...
On a dansé comme des dingues, essayant timidement de les imiter, mais sans connaître l'origine de cette danse tribale, nous avons vite abandonné.

Samedi soir, on a été voir un "stand up comedian show", un spectacle qui réunit des comédiens qui racontent tout et n'importe quoi, mais qui réussissent à faire sens.
On ne s'attendait pas à se retrouver dans une école de comédiens ! Du coup, ça n'avait pas l'air sérieux. On pensait déjà s'acheter des bières pour que le rire vienne plus facilement. Finalement on n'a rien bu, mais on a ri pendant une heure et demie. Je n'avais pas ri aux éclats depuis longtemps - non, ma vie n'est pas triste ! C'est juste que j'ai tout vu, tout entendu, plus rien ne m'étonne (lol).
C'est difficile de raconter un show comme celui-ci, c'est comme imiter l'imitateur, raconter l'histoire du conteur.
En arrivant (7ème étage d'un immeuble en plein centre ville), on nous propose biscuits et brownies, puis on attend dans une salle de 20 mètres carré l'arrivée des comédiens. Nous sommes au fond de la "salle" (trois rangées), à ma gauche un groupe d'hystériques illuminés (on apprendra plus tard qu'ils viennent tous de l'école des Beaux Arts), tout à gauche, deux couples âgés, et à droite, un couple dont l'homme a le pouce plâtré. Si je vous donne tous ces détails c'est qu'ils sont importants et qu'ils ont nourri le spectacle d'anecdotes à raconter.
Le show commence, une femme arrive pour chauffer la salle. Elle est jolie, la quarantaine, un peu ronde. Elle se définit comme juive, grosse, complexée, et se plaint de ne plaire qu'aux jeunes hommes de 20 ans. Ça commence bien. Les Américains (et les Canadiens) raffolent du "self - criticism" (l'auto critique) - c'est une des raisons pour lesquelles je me sens bien ici.
Ensuite ce fut des allées et venues de bons et de moins bons comédiens. Mais ils haranguent le public de telle façon qu'on se sent immédiatement à l'aise. Mais c'est bien parce que nous, au fond, on nous a pas interpellés. Par contre, il y a un vieux, un homo, et un emplâtré qui s'en sont pris plein la tête !!! Enfin, c'était dans la bonne humeur générale. Je ne peux pas vous raconter les blagues, parce qu'elles étaient toutes trop salaces. Et en anglais...

La mauvaise nouvelle, c'est qu'en revenant à la voiture, la porte du côté conducteur n'était plus fermée à clef, et plusieurs détails nous ont amenés à croire que quelqu'un était entré dans la voiture. Bien évidemment, quelque chose d'important manquait : mon appareil photo - l'amour de ma vie. Depuis hier soir je suis en deuil, je ne pleure même pas, j'ignore les faits pour l'instant. Mais je le revois de temps en temps - une image floue dont les traits commencent déjà à disparaître...

Snif!
Mais j'ai bien rigolé quand même.



samedi 13 octobre 2007

Decompression !?!?!!!

Grand événement dimanche dernier : la "Decompression party" à San Francisco.

Pour que vous saisissiez l'importance de cet événement, au commencement il y a "Burning Man". C'est un grand rassemblement dans le désert du Nevada. C'est une célébration de la vie, de l'art, de l'authentique. C'est une rencontre qui existe depuis 1986, et qui attire de plus en plus de monde.
Je ne peux avoir que des impressions de ce que ça donne. Nicolas et moi sommes arrivés trop tard pour pouvoir y participer (c'est en août). Il faut tout de même prévoir une semaine de camping dans des conditions météorologiques extrêmes (très chaud le jour, mini tempêtes de sable, très froid la nuit). Il faut aussi un projet !!! On n'arrive pas les mains vides. Il y a un "art camp" où tout le monde installe ses "oeuvres" (voir mes images du manège à singes), propose ses "services" (diseurs/diseuses de bonne aventure, troc...), se déguise. C'est un énorme trip dans les deux sens du terme (je n'imagine même pas les drogues qui doivent circuler), et une compétition de goûts et de couleurs.
Bref, je ne sais même pas de quoi je parle ! Ce ne sont que des impressions que j'ai glanées ici et là. Pour plus d'infos sur le sujet, allez voir "Burning Man".

Enfin, tout ça pour vous mettre dans l'ambiance de dimanche dernier. Allez voir les images ! Elles parlent d'elles-même (comme d'habitude : cliquer sur le lien à droite appellé "TOUTES MES PHOTOS"). Allez voir aussi les photos de Ben.














J'étais un peu déphasée, je venais de finir un cours de français à Menlo Park, et je suis arrivée plus tard. Je n'étais pas déguisée, aucun de nous ne l'était d'ailleurs. Et franchement, c'est désagréable de se sentir différent. J'avais l'impression de ne pas être à ma place!










Ici on ne rigole pas sur les déguisements, tout événement un peu farfelu inclut un déguisement. Kate, une de mes élèves, m'a parlé d'un événement en mai qui "célèbre" le tremblement de terre de 1906. Il paraît qu'une course est organisée et que ceux qui le veulent peuvent courir nus (c'est considéré comme un déguisement). Il y a toujours une bonne portion de nudistes, mais aussi de spectateurs déguisés, une bière à la main qui suivent la course de près. Enfin si tous les nudistes sont comme ceux que j'ai vus à la fête de la "Décompression", il n'y a pas de quoi fouetter un chat... PAr contre, il y avait un nombre certain de femmes ... disons le "sans pudeur" (et c'est peu dire mes amis), et les ados... allez voir de vous même:




Je n'attends qu'une chose ! Me déguiser lors du prochain événement. Je vais me déguiser en lapin, avec des bottes et un chapeau de cowboy. Nicolas et moi nous préparons déjà pour "Burning Man" (on est des fous nous !). J'ai plein d'idées ! Par exemple, monter un stand où tout le monde participerait à l'élaboration d'une nouvelle religion (une bible de l'ère nouvelle), ou donner des conseils en échange d' offrandes !

lundi 1 octobre 2007

"Soirée événementielle française"

Décidément, les Français n'ont pas la côte ici. Parce que Nicolas et moi avons du mal à les supporter. C'est fini, nous ne sommes plus Français, sauf si on nous le demande. On pourrait peut-être se faire passer pour des Portugais ?

Nicolas ne voulait pas aller à la fête francophone, il voulait se balader à San Francisco, ou vers la côte, voire même rester à la maison. C'était sans compter ma connaissance très étendue des trois choses qui comptent le plus aux yeux de mon homme. Une fois les mots "pâté" et fromage" prononcés, il était déjà dans la voiture - à gueuler, alors que je cherchais frénétiquement mon portable, mes lunettes et mes clefs (les départs et moi...). Le lieu de rendez-vous était dans l'établissement où j'avais eu mon premier entretien : à la prestigieuse École Internationale de la Péninsule. Il y a un mois, on refusait de me sponsoriser pour un Visa de travail, aujourd'hui, je reviens, pour y faire la fête. Cherchez l'erreur.

La France, c'est une vieille grand-mère, belle autre fois, qui, à force de se poudrer, a réussi à se convaincre qu'elle le resterait. Choqués ? Je suis vraiment convaincue de ce que je dis.

En arrivant, nous avons été accueillis froidement. Ceux qui se connaissaient se gardaient bien de nous adresser la parole, mais ne se privaient pas de nous regarder du coin de l'oeil. J'ai adressé la parole à un homme qui draguait sec une femme derrière nous à l'arrivée. Ils ont ri, mais n'avaient pas l'air de vouloir continuer la conversation avec moi. Je pense réellement m'être habituée à la facilité avec laquelle les Américains s'adressent la parole ici. Apparemment ce n'est pas le cas de tout le monde.
Comme nous étions des inconnus, nous avons un peu erré dans la salle de sport déguisée en salle de réception. Nous avons dodeliné de la tête, tenté de ne pas avoir l'air ennuyants ou ennuyés, goûté au vin français, "made in Miami" (la pauvre serveuse était toute honteuse de me l'annoncer). Puis, Nicolas a senti le saucisson : "Moi, je reste près du saucisson, tu peux faire tout ce que tu veux, je ne bougerai pas". Finalement il a bougé, et nous nous sommes assis à une table, histoire de faire connaissance. Et pour ce qui est du choix de la table, Nicolas a aussi eu le bon flair. Nous avons rencontré un couple qui vit ici depuis 40 ans, un "artiste" légèrement présomptueux et pompeux, et deux soeurs qui ont fait leurs études ici et travaillent ici depuis 12 ans. Notre conversation avec le couple et les deux soeurs a été la meilleure chose qui nous soit arrivée. Les deux soeurs étaient souriantes, accueillantes, modestes, drôles, et mignonnes. Elles nous ont sauvé du meurtre. Eh oui, je vous présente Jean-Michel (on l'appellera comme ça) notre présentateur : boute-en-train, chauffeur de salle, un peu comédien, il était partout à la fois, il n'a pas lâché son micro. Tout en sueur, il gesticulait, nous menaçait de venir nous chercher à nos tables. Il aura bien dormi cette nuit là...
Et puis après tout il fallait bien quelqu'un pour jouer le rôle. Il s'est proposé. Ce qui n'est pas chose aisée. Je ne vais pas lui casser du sucre sur le dos. Enfin... il était quand même bien gratiné.

Après avoir dansé, après avoir participé à quelques jeux (nous avions tous un groupe), écouté du clo-clo, admiré des danseurs et une danseuse du ventre (toujours un succès), nous sommes rentrés. Nous n'aimions toujours pas les Français, mais nous étions heureux de nous être déplacés.

Je ne serai jamais nationaliste, je n'ai pas ça dans la peau. Je ne suis ni Canadienne, ni Française, je ne définis pas mon identité par rapport à mes ancêtres / à la famille - Mais c'est peut-être pour cela que je suis si perdue.

Avant de partir, une femme s'assied à notre table. Elle me parle en français, elle a un accent terrible. Mais je n'ose pas lui demander d'où elle vient. Elle est jeune, merveilleusement belle. Une femme tout droit sortie d'un conte de fée. Elle m'apprend qu'elle apprend le français depuis 22 semaines (elle parlait couramment), que ses parents sont Mexicains, et qu'elle est née et a grandi au Texas, l'État de tous les États. Et elle est soldat. Et elle est venue vivre en Californie, pour vivre avec son copain français et apprendre à parler français.

Malgré tous ses "défauts" (des clichés de défauts), elle avait un "je ne sais quoi" d'international. Ça c'est une personne que je veux apprendre à connaître.