lundi 24 mars 2008

Petite correction



Je viens de revenir des courses, et j'ai acheté un journal (the street sheet - le journal de la rue) à un SDF. Et le premier paragraphe contredit ce que je disais. C'est un SDF, black - c'est précisé - qui raconte comment les policiers un jour sont rentrés chez lui alors qu'il dormait, lui ont pointé une arme sur le visage et l'ont accusé à tort d'un cambriolage. Il ne ressemblait en rien au coupable... Il accuse donc les policiers de San Francisco de s'en prendre constamment aux SDF, et de ne faire qu'un travail de forme...

Happy easter!

San Franciscooooooo !
On a déménagé enfin! Ça fait peut être 3 semaines que nous habitons Dolores street. On s'est trouvé un appart dans le quartier qu'on préférait, on a découvert que c'était le quartier des lesbiennes - elles se baladent main dans la main, sûres d'elles et épanouies. Je crois d'ailleurs qu'il n'y a que les homosexuels pour se tenir la main ici.
Au bout de notre rue, si on monte à droite on va vers castro, le quartier gay. Si on descend vers la gauche, on va vers la rue Guerrero, puis Valencia, puis Mission (la rue mexicaine). Sur Valencia, Guerrero, et les rues annexes il y a du sushi, du curry, du chicken tikka masala, des burgers à en mourir, un magasin indien (il vend de le glace et du kohl, des énormes sachets d'épices, et des figurines à qutre bras, enfin vous connaissez), quelques magasins qui vendent du n'importe quoi, et de petites librairies. Il y a des cafés de fou, des restaurants coréens, japonais, mexicains, ... Le samedi tout le monde est de sorti, c'est le meilleur jour de la semaine. Mais tous les jours il y a quelque chose de nouveau à découvrir.
Il y a deux jours il y avait une manifestation anti-guerre, et derrière les 500 manifestants, il y avait 5 voitures de police, deux voitures de policiers en civil, environ 5 motos, un bus blindé, 2 camions de pompier, et 2 bus de ville réquisitionnés pour... quoi? On ne sait pas.
Mais ce qui est frappant ici, c'est que les policiers ne semblent pas jouer leur rôle de renforcement de la loi de la même manière qu'en France. Je ne sais pas comment l'expliquer. Peut être que je me trompe, mais je trouve qu'ici c'est plus évident que leur rôle n'est pas seulement de donner des PV mais aussi de secourir les gens, les aider. Il y a quelque temps on a vu deux policiers aider des mecs (qui, entre nous, ressemblaient à de gros gangsters mexicains, mais ils font tous peur) remplir leur réservoir vide au bord de l'autoroute.
Ils n'ont pas la même démarche de "caïds du côté de la loi" que j'ai remarquée en France. Loin de moi l'idée qu'ici les policiers sont les anges de la loi, mais l'attitude est différente dans le cas par cas.

Dans le quartier "Mission" (mexicain), il y a pas mal de gangs, de règlements de compte, et par conséquent des meurtres assez fréquents et des viols ici et là. On a vu un mec se faire arrêter en pleine rue par trois voitures de police, la gueule baignée de sang. On n'avait rien vu, pourtant c'était juste à côté de nous. Et bam! Trois voitures de police arrivent, quelques pliciers courent vers un mec, le menottent, et c'est fini.
Détail peut être inintéressant, j'ai ramassé des cartouches vides sur un trottoir un jour. Bien sûr que je crois qu'il y a eu des tirs en pleine rue! Toute la journée et toute la nuit il y a des sirènes qui hurlent.
Mais par contre, on ne voit pas la violence. Par exemple, personne ne se dispute en pleine rue comme en France (pensez aux scènes de couples qui s'engueulent avec gestes à l'appui, bouches crispées, yeux écarquillés - en pleine rue). Ici, si ça arrivait, je crois que quelqu'un appellerait la police. Quand il y a violence verbale ou physique, en public, c'est pris au sérieux. C'est comme si ici il y avait deux mondes: celui de la violence, et celui de la paix et de la politesse - même fausse. Ces deux mondes semblent incompatibles. En France, c'est plutôt le contraire. Un couple qui ne s'engueule jamais c'est considéré comme anormal, et suspect! Cette différence se retrouve dans beaucoup de domaines, dans la manière dont les enfants sont élevés, ou dans les rapports de voisinage par exemple.

Un des avantages pour les femmes ici: en France je sentais souvent les regards lourds d'hommes vicieux sur moi. Ici, il n'en est rien (sauf exception), quelle liberté!

Ce soir je m'arrête ici.. ça fait trois semaines que je veux poster ce blog...

dimanche 17 février 2008

Point Reyes

Avec le beau temps (entre 15° et 20°) on sort le plus possible. Samedi, on a fait le zoo de San Francisco, pour apprendre aujourd'hui qu'un tigre s'était échappé il y a un mois et avait attaqué et tué un homme, blessé deux autres. Moi qui répétait inlassablement: "Quand même, je suis déçue, il n'y a pas beaucoup de tigres, et de lions...". N'empêche que si j'avais su, j'aurais eu une petite appréhension en approchant leurs cages. Pourtant derrière les barreaux, on n'a pas l'impression que ces bêtes sont plus que des gros chats...

Dimanche on a été se balader du côté de Point Reyes. En partant de Menlo Park (Silicon Valley au Sud), on doit passer par San Francisco, traverser la Golden Gate Bridge, et une fois de l'autre côté de la baie, continuer vers le Nord. Point reyes est une pointe rocheuse qui disparaît dans l'océan Pacifique, sur la côte ouest. Elle "disparaît" parce qu'elle est souvent engloutie dans une brume épaisse. D'ailleurs c'est pour cette raison qu'il y a un phare au bout de cette pointe.

Pendant 300 ans les bateaux se sont brisés sur ces rochers, et les marins se noyaient sans qu'aucune aide puisse leur être apportée. Un des premiers navires connus qui échoua près de cette côte fut le Manila Galleon San Agustin en 1595, un navire espagnol venu du Mexique. Le capitaine avait été envoyé pour confirmer la découverte des terres Californiennes du Nord par Sir Francis Drake en 1579. A l'époque, la guerre entre les espagnols et les anglais pour la possession des terres en Amérique était encore ouverte.

Ce n'est que vers la fin du 19ème siècle qu'un phare a été érigé sur cette pointe, et qu'une association d'aide aux victimes a été mise en place.
Depuis, plus personne n'habite le phare, mais il y a encore le bureau et les sirènes. Dans la petite maison que vous voyez, il y avait ces sirènes qui étaient nourries au charbon par ceux qui occupaient le phare. Il paraît que c'était un travail épuisant, et qu'une fois elles ont fonctionné pendant 176 heures. Etourdissant.


Comme c'était un long week end (lundi c'était President's Day), il y avait un monde fou. On a dû prendre un bus pour aller jusqu'à la pointe.
On y a aperçu des éléphants de mer sur cette côte, et des élans, sur la route et sur la pointe, mais POINT de baleines !!! (c'était un peu le but de notre excursion). Dommage...